• La Division “Julia”


         Corpo di Spedizione Italiano in Russia
    L'Allemagne envahit la Russie le 22 juin 1941. Quatre jours plus tard 60 000 soldats italiens défilent à Vérone. Mussolini prétendait que ce “Corpo di Spedizione Italiano in Russia” (CSIR), était supérieur en hommes et équipement : trois divisions semi-motorisées “Pasubio” et “Torino” (infanterie, artillerie), “Celere” (cavalerie, régiment de Bersaglieri, chars légers, artillerie, unités de service),
    et la légion fasciste d'assaut M Tagliamento.

    Il suit la 11e armée allemande à travers l'Ukraine, à pied, avec la responsabilité de prendre certains secteurs stratégiques
    de la région de Dnieper.

    En mars 1942, il est dissout pour former le XXXVe corps.

         VIIIe Corpo d'Armata
    Les divisions “Sforzesca” “Ravenne” et “Cosseria” forment le IIe corps, auquel sont rattachées deux divisions d'infanterie allemandes, devenant ainsi la 8e armée italienne commandée par le Général Italo Gariboldi en juillet 1942.  Mussolini envoie deux brigades
    de Chemises Noires “3 Gennaio et 23 Marzo”. En août, la 8e armée est restructurée : IIe corps avec “Ravenne” “Cosseria”
    et la “brigade 23 Marzo” ; XXXVe corps avec “Pasubio” “Sforzesca” “Celere”
    et la “brigade 3 Gennaio” ; XXIXe corps allemand
    avec deux divisions d'infanterie et “Torino”. En septembre, les corps d'élite alpins arrivent
    sur le front de l'Est, divisions “Cuneense” “Julia” “Tridentina”, pour soutenir les troupes allemandes combattant dans le Caucase. Le 16 décembre, les Soviétiques,
    qui disposent de quatre armées d’un total de 425 426 hommes, 1 030 chars et 5 000 pièces d'artillerie, lancent “l'Opération Saturne”.

    Les 6e 1ère et 3e armées attaquent. La 8e armée italienne s'écroule immédiatement, laissant en plan les Allemands et les corps alpins qui combattent courageusement. Les Italiens perdent 3 010 officiers, 81 820 hommes -28 400 soldats sont blessés-
    toutes les armes lourdes, 100 % des chars,
    90 % de l'artillerie, 80 % des antichars et des transports motorisés.
    Avec la perte des armées roumaines et hongroises, les forces allemandes de soutien
    ne peuvent plus atteindre Stalingrad
    pour soulager la 6e armée. Début janvier 1943, le Feldmarschall von Paulus se rend aux Russes.

    Les survivants reviennent en Italie début mai 43.

         L'histoire postale du CSIR
    Le 5 juillet 1941, un service postal militaire spécial est créé pour le CSIR, installé à Crémone puis transféré à Brescia.
    Cartes postales et plis jusqu'à 250 g
    sont gratuits pour le personnel militaire.
    Transporté par camion et chemin de fer, le courrier est ouvert par une force militaire spéciale, la Posta Militare 102, située à Bucarest, Budapest, Belzy et Krivoi Rog, puis envoyé à Bologne, et réexpédié pour la distribution.
    30, 40, voir 60 jours pour arriver à destination.

    Toutes les lettres sont censurées, avec bandes de scellage “VERIFICATO PAR CENSURA” appliquées sur les enveloppes.
    Le 10 septembre 1942
    une carte est expédiée par un soldat de la 3e Division alpine “Julia” .
    Un mois plus tard cette unité est débordée par les forces Russes.


         La 3e Division alpine “Julia”
    L'histoire de la Division alpine “Julia” commence officiellement le 31 octobre 1935, avec la nomination de son premier commandant, le général Carlo Rossi.
    En font partie : le 7e régiment (bataillons Feltre, Pieve de Cadore, Belluno) ; le 8e (Tolmezzo, Gemona, Cividale) ;
    le 9e (Vicenza, Bassano, l'Aquila) ;
    le 3e régiment d’artillerie alpin (groupes Conegliano, Udine, Belluno).
    La Division “Julia” reçoit le baptême du feu en Afrique Orientale pour la conquête d'Addis Abeba.
    Printemps 1937, elle perd le 7e régiment,
    le bataillon Bassano et le groupe d'artillerie Belluno. Avril 1939 elle occupe l'Albanie. Commandant la division, le général Fedele de Giorgis ; à la tête du 8e régiment le colonel Dapino, du 9e
    (bataillons Vicenza et l'Aquila) le colonel Gaetano Tavoni, du 3e régiment d’artillerie
    (groupes Conegliano et Udine,
    3e compagnie du Génie, peloton chimique et 207e groupe motorisé), le colonel Pietro Gay.

    Forte d’environ 9 000 hommes, elle œuvre dans la zone nord-orientale de l'Albanie, aux frontières Yougoslave et Grecque,
    et commence les opérations
    de guerre sur le front gréco-albanais. Le tragique calvaire de la légendaire division s’écrit ici et en Russie, pages d’authentique héroïsme.
    Ainsi naît, sur les rives du fleuve Vojussa, une de plus belles et pathétiques chansons de la seconde guerre mondiale :
    “Sur les monts de la Grèce, il y a la Vojussa, avec le sang des alpins, elle est devenue rouge”.
    Du 28 octobre 1940, début des opérations, au 25 janvier 1941,
    jour où elle est retirée de la première ligne,
    “Julia” perd plus de la moitié de ses effectifs : plus de 3 200 morts et 2 300 blessés en quatre-vingt-dix jours

    de combats ininterrompus. Fin février, reconstituée, elle retourne en première ligne avec 10 500 hommes, dont un bon tiers
    tombe dans l'offensive
    du Péloponnèse.
    Avec les divisions “Tridentina” et “Cuneense” elle part pour le front russe en août 1942, commandée par le général Umberto Ricagno, constituée des 8e régiment ; 9e (l'Aquila, Vicenza, Val Cismon) ; 3e bataillon du Génie ; 41e et 83e compagnies de canons antichar ; services, soit environ 16 000 hommes dont 12 600 sont fait prisonniers ou meurent sur le Don, dans la tragique retraite
    de janvier 1943.

    Les 3 300 survivants tentent de se remettre sur pied l'été 43, mais quand les allemands envahissent et occupent l’Italie,
    beaucoup finissent
    en camp de concentration.
    Pendant la Résistance, beaucoup d’alpins de la “Julia” combattront l'envahisseur nazi.
    La Division “Julia” est restructurée comme brigade alpine le 15 octobre 1949 avec les recrues du 8e régiment : Feltre, Tolmezzo, Cividale, l'Aquila et Belluno, puis en janvier 1964 : 8e régiment (Gemona, Tolmezzo, Cividale, l'Aquila, Mondovì)
    et 3e régiment d’artillerie de montagne (groupes Belluno, Conegliano, Udine, Osoppo, Pinerolo).

    À partir de 1992, elle est engagée contre le crime organisé en Sicile, Calabre et Sardaigne. 1994, elle remplit avec succès
    une mission en Mozambique.

    La Brigade “Julia” est l'unité de contribution principale pour l'installation d'une force terrestre multinationale,
    avec la Hongrie et la Slovénie.


    Giannino, le frère d'Emilia y perdit la vie pendant la campagne de Russie, entre septembre et décembre 1942.
    Bruno le journaliste y trouva son premier travail, garde d’Etat assermenté, de retour des camps, en janvier-février 1946.
    En firent partie Giuseppe le père d'Ivan, et Pietro Gervasi celui de Danilo, fils d'Irène, entré en 1938 et envoyé en 39 en Albanie
    et en Grèce.

     

     

    SI TU VIENS ICI SUR CES SOMMETS,
    OÙ ILS M’ONT ENTERRÉ,
    TU VERRAS UN COIN PLEIN D’EDELWEISS :
    DE MON SANG IL A ÉTÉ BAIGNÉ...
    ...TU PENSERAS IL ME SEMBLE QUELLES ÉTOILES
    MON SANG LES A NOURRIES
    POUR QU’ELLES ÉTINCELLENT TOUJOURS AUSSI BELLES
    SUR L'ITALIE À L'INFINI.
    AUX MORTS DE LA LÉGENDAIRE DIVISION “JULIA”

    (Parco della Rimembranza - Gorizia)