• La bataille de CRÉCY

     

    Le 7 octobre 1337, à l'Abbaye de Westminster, le roi d'Angleterre Edouard III lance publiquement un défi à son cousin
    Philippe VI de Valois, roi de France dont il conteste la légitimité et revendique la couronne.
    C'est le début de la guerre de Cent Ans.

    1340, il anéanti la flotte de son rival dans le port de L'Écluse, en Flandre.

    Le 7 juillet, il réunit 1 000 à 1 200 navires, hisse les voiles, débarque le 12 avec 8 à 12 000 hommes et s'empare de Caen
    qu'il met au pillage. Il tente de franchir la Seine par Rouen, s’installe à Poissy le temps d’établir un pont qu’il franchit
    le 15 août.

    Ayant vécu à Abbeville dont il est le suzerain, il connaît bien la Somme et s’installe à Airaines afin de repérer les passages.
    Deux solutions : prendre Saint-Valéry-sur-Somme et rejoindre l’Angleterre par mer ou trouver un passage non fortifié.
    Un paysan lui monnaye le passage de Blanquetaque, non loin de Noyelles-sur-Mer, qu'il franchit le 24, se dirige vers Rue,
    brûlée après y avoir pris des vivres, et décide, avec son fils le futur Prince noir, d'attendre l'armée française en bordure
    de la forêt de Crécy-en-Ponthieu. Son armée est reposée, nourrie, préparée, sur une hauteur, les archers sont placés
    de telle façon que chaque groupe est couvert par un autre. Derrière eux, les chariots contenant la réserve de flèches
    sont disposés en arc de cercle, protégeant chevaux et cavaliers.

    Les français, 24 à 50 000 hommes, arrivent d'Abbeville par la vallée dans un désordre indescriptible.
    Le choc survient au matin du samedi 26.
    Les arbalétriers génois du roi de France (6 000 mercenaires) tirent leurs carreaux. Un orage survient qui détend les cordes
    en cheveux des arbalètes (4 coups par minute) et transforme le terrain en bourbier.

    Les archers anglais ripostent, ayant protégés leur Longbow de l'orage, et arrosent de traits les troupes françaises
    ( 6 à 12 flèches par minute).

    Les chevaliers français, constatant l'impuissance des arbalétriers génois, les bousculent, montent à l'assaut dans la boue, le soleil dans les yeux, combattant et tuant leurs propres fantassins : "Tuez toute cette ribaudaille, car ilz nous empeschent la voie !".
    Le soleil bas sur l'horizon interdit de distinguer l'armée adverse, la cavalerie française alourdie par les armures est épuisée. 
    Les coutiliers gallois coupent les jarrets des chevaux, désarçonnent, égorgent. Ils ont reçu l'ordre de ne pas faire de prisonniers.
    11 princes, 1 300 chevaliers, 16 000 gens de pieds succombent, dont 100 à 300 anglais, une véritable boucherie.
    La nuit tombe, Philippe VI, blessé au visage, s'enfuit vers Amiens avec quelques chevaliers et une quarantaine
    de sergents d'armes. 
    Sur le champ de bataille, les actes de vain héroïsme se succèdent, comme Jean Ier de Luxembourg, aveugle, chargeant entouré de ses gens sur son cheval lié par la bride à ceux de sa maison.


    La victoire des Anglais est une victoire de l'obéissance sur l'indiscipline, de l'organisation sur l'imprévoyance, de l'arc sur l'arbalète.

    Malgré ce désastre absolu, les Anglais ne poursuivent pas leur avantage, trop peu nombreux, et s'installent devant Calais, qui, tenace et ravitaillée par la marine normande, résistera un an.