• Les recherches bloquant sur la famille et mon bisnonno, contournons le problème : qu’en est-il de la saga Fabretti ?
    Un tour sur la Toile... un site brésilien : http://www.familiafabretti.com.br/default.asp, lointains cousins ?
    Une visite s’impose... et une information tombe :
    “Ce nom *1 est apparu en 1145 *2 à Caserta *3, près de Naples *4 en Campanie *3, puis à Foggia dans les Pouilles,
    et dans le reste de l'Italie”.

    Pronto, direction forum ; les archives défilent :
    “Je travaille pour la fondation Raffaele Fabretti. Nous avons des informations provenant d'archives, en Italie, où le nom Fabretti émane de racines romaines et médiévales d'avant l'an 1000, et en notariat et documents établis ecclésiaux autour du XIIe siècle (1145) dans les États Pontificaux, à Bologne et alentours (Emilia Romagna, Marche). L'attrait de Rome, capitale des États Pontificaux,
    a attiré de nombreux Fabretti, qui est maintenant un des noms de famille le plus souvent diffusés à Rome et dans le Latium,
    en particulier dans la province de la cité papale de Viterbo,
    où la branche noble de la famille Fabretti (Raffaele, historien,
    Gaspare, chef de la garde du Vatican, comte Edoardo, Ministre Pontifical) a des terres, châteaux et palais.
    Aujourd'hui,
    deux de ces palais portent encore le nom Fabretti ; la "Residenza Fabretti" à Rome, sur l'ancienne route Appia Antica,
    et la "Casa Bellavista" à Viterbo).

    Pour de plus amples informations, écrivez s'il vous plaît à “fondofabretti@hotmail.com”
    Data/Hora Envio:   21/3/2009 - 04:22:45
    De: Fondazione "Fondo Fabretti"
    Para: Mrs. Caterina Della Valle

    Un scoop de première main... en cachant peut-être un autre !
    Reprenons chaque élément :

    *1 FABRETTI
    Forgeron vient du latin faber : l'homo faber fabrique, crée des objets.
    C’est l'origine des patronymes Fabre (Languedoc, Roussillon), Favre, Lefèvre, en Italie, Favretti, Fabretto (pouvant doubler le b),
    et Fabbro “forgeron”, d’où Fabretti “petits forgerons” (qui travaille le fer : ustensiles domestiques, outils agricoles,
    fer forgé pour palais et armes de guerre).
    Le Moyen Age a redécouvert le travail du fer. Le forgeron, sachant fabriquer armes, lances, flèches, épées pour la guerre et la chasse, forger outils et socs de charrue pour cultiver la terre, revêt une importance considérable. Le fer est rare et cher et le forgeron peut faire commerce de ces instruments, se faire valoir envers son seigneur souvent propriétaire de la forge. Mais il doit surtout son prestige
    à son savoir-faire, à cette technique rare et mystérieuse.
    Maître des éléments eau, air, feu, orfèvre et ferronnier, il donne vie et mort.
    Processus de formation :
    Au Moyen-âge, XIIe s, on avait un nom unique. Suite au “boom démographique”, pour différencier les homonymes,
    s’ajoute un surnom qui se transmettra à partir du XIIIe s. C’est la naissance des prénom et nom actuels.
    Les surnoms sont familiaux, diminutifs, sobriquets relatifs au physique ou caractère, noms de lieux selon l’origine, l’habitation, professions et métiers.

    *2 1145
    Libérer le tombeau du Christ, justifiant une guerre sainte, rouvrir la route commerciale de la Méditerranée orientale
    et de l’Asie mineure, la route des épices, au bénéfice des ports de Venise, Gênes et Pise, rétablir la suprématie romaine
    sur l’Église d’Orient...
    - 1095    le Pape Urbain II prêche la première croisade, pour contrer les exactions et assassinats dont les pèlerins étaient victimes
    sur la route de Jérusalem. Les chrétiens d'Occident viennent en aide à ceux d'Orient, sous le cri de ralliement "Dieu le veut !",
    marqués du signe de la croix (Croisés), et en...
    - 1099    les troupes de Godefroy de Bouillon prennent Jérusalem. Elle est passée par Gênes, Pise, Rome, Monte Cassino
    - 1145     les berbères Almohades sont en Espagne, les Turcs reprennent le comté d'Edesse, état latin de Syrie
    créé après la première croisade
    18 février    début du pontificat d'Eugène III. Arnaud de Brescia, réformateur religieux, préconise la pauvreté radicale et veut forcer
    la papauté à renoncer à tout pouvoir temporel. Il soulève les Romains, chasse le Pape et entreprend de restaurer
    la République romaine (1145-1155)
    7 avril     Eugène III fulmine la bulle "Militia Dei" confirmant l'indépendance de l'Ordre du Temple vis-à-vis du clergé séculier
    18 avril   passage de la comète de Halley
    1er juin   Bernard de Clairveaux organise la lutte contre l'hérésie cathare dans le Midi de la France
    1er décembre     suite à la demande d'aide des Principauté d'Antioche et Royaume de Jérusalem, Eugène III fulmine la bulle
    "Quantum predecessores", déclarant une nouvelle croisade pour secourir le Patriarcat latin de Jérusalem
    25 décembre    Louis VII de France annonce son projet de croisade. Prédication par le moine Raoul (1145-1146)
    le légendaire Prêtre Jean est mentionné pour la première fois. Il devait porter secours aux Croisés avec ses troupes
    exécution du portail royal de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres, à "statues-colonnes", terminé en 1156
    - 1145    Documents notariaux citant le nom de Fabretti
    - 1146    Bernard de Clairvaux prêche la deuxième croisade
    - 1147    Abd el-Moumen (Almohade "ceux qui proclament l'unité de Dieu") prend Marrakech (Maroc). L'Empire Almoravide s'effondre sous les coups des Espagnols et Almohades. Une brillante civilisation arabo-andalouse (mozarabique) s’épanouit
    - 1147-1149    12 mai départ de la 2e croisade, organisée par Louis VII le jeune qui part avec l'Empereur d'Allemagne Conrad III
    4 octobre       ils sont à Constantinople
    - 1148    la croisade prend Antioche (Syrie), mais échoue au Comté d'Edesse et à Damas. Retour du Roi
    - 1189-1192    3e croisade, Richard Cœur de Lion a mouillé dans le port de Naples, après Gênes et Rome

    1145 l’hypothèse templière

     

    *3 CASERTA
    La ville moderne se développe à partir du XVIe siècle à 10 km de Casertavecchia (la “Vielle Caserte”), ancien siège épiscopal.
    Elle prend son essor lorsque Charles III de Bourbon y construit son nouveau palais, achevé en 1780.
    Ses origines sont incertaines : fondée par les Sanniti ou les Romains. Probables aussi les Lombards de Capua au XIIIe siècle,
    qui la soumettent sans la développer.
    En 1800 elle est nommée ville principale de la “Terre du Travail” grâce au Palais Royal et aux voies de communication
    entre les parties ancienne et moderne.
    Avec le nouveau chemin de fer Roma- Formia - Napoli, elle est désormais prête à s'affermir dans le champ économique.
    Dès 1818, elle devient chef-lieu de la province de la “Terre de Labour” au détriment de Capoue, et en 1842, le siège épiscopal
    de Casertavecchia y est transféré.
    Elle se développe très rapidement au cours du XIXe siècle.
    L'unique exemplaire d'armure templière en Italie est conservé à Piedimonte d'Alife.
    Le forum http://www.templiers.org/ (projet Beaucéant) précise : “Il n'y a pas d'armure templière, les templiers portaient
    les mêmes cotes de mailles que les autres chevaliers.”
    On peut donc dire qu’on fabriquait, dans cette ville ou région, des cottes de mailles templières.

    *3 CAMPANIE
    La Campanie, de campus campagne-terre plate et Capua-Capoue, région d'Italie méridionale s'étendant à l'ouest
    de la chaîne des Apennins, est déjà peuplée au Néolithique, occupée par des colonies grecques (fondation de Naples), phéniciennes, étrusques et sunnites -VIIe IIIe siècles-, par les Romains -IIe - (routes, agriculture).
    L'éruption du Vésuve détruit Pompei en août 79.
    Domination lombarde (routes, châteaux), byzantine, normande (royaume de Sicile) XIIe s (agriculture, commerce).
    La croissance économique démarre au XIIIe où Naples est capitale du sud de l'Italie. Déclin économique grave sous la domination espagnole aux XV XVIe siècles, mais la puissance revient sous les Bourbons aux XVII XVIIIe (agriculture, industries).
    Baignées d'un climat doux, ses terres fertiles, tabac, céréales, vignobles, pomme de terre, fruits (pastèque, prune, abricot, olives, oranges, citrons, tomates), entourent le Golfe de Naples, centre de communication entre le sud et le nord, capitale de la Pizza
    et du folklore italien, la Tarantelle. La région, dominée par la dangereuse silhouette du Vésuve, célèbre volcan toujours en activité,
    est divisée en 5 provinces : Avellino, Bénévent, Caserte, Naples, Salerne.
    Bien que la plus industrialisée de l'Italie méridionale (métallurgie, mécanique, ciment, chimie, habillement, électronique),
    elle a un niveau de vie très bas, étant la plus peuplée.
    En bordure de mer, le tourisme à transformé côtes et îles.
    Le campanile
    La Campanie est célèbre dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour sa métallurgie, en particulier la fabrication de cloches
    et sonnailles. Les premiers monastères reprennent cet usage pour avertir les moines des diverses prières et offices religieux,
    et les églises comportent peu à peu des clochers ou campaniles séparés pour des cloches de plus en plus grosses.

    *4 NAPLES
    Vedi Napoli e poi muori "Voir Naples et mourir"... beauté de la ville, qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.
    Naples, capitale de la province homonyme et de la Campanie, troisième commune italienne par sa population, après Rome et Milan, est par son aire urbaine, la deuxième après Milan, l'une des plus grandes cités méditerranéennes.
    Fondée au VIIe siècle av. J.-C. comme colonie grecque, cette ville, une des plus anciennes du monde, à marqué la société romaine
    de sa culture hellénistique ; alliée de Rome au IVe s, elle est la véritable capitale culturelle du pays.
    Elle remplace Capoue comme capitale de la Campanie, résiste à l'invasion lombarde, reste rattachée à l'empire byzantin,
    et fin VIe s, devient capitale d'un duché.
    Après l'Empire romain elle forme, en 751, un duché autonome indépendant de l'Empire byzantin.
    En 1030, le duc de Naples accueille les Normands pour faire face à la menace byzantine.
    Le Castel Nuovo est construit de 1279 à 1284 sur ordre du Charles Ier de Sicile. 
    De 1282 à 1816 elle est capitale du Royaume de Naples.
    En 1443, Alphonse V d'Aragon en prend possession. Elle reste sous domination espagnole jusqu'en 1707. Charles III de Bourbon,
    roi d'Espagne, initie les premières fouilles d'Herculanum.
    1759, division du royaume d'avec la couronne espagnole. La ville devient capitale du Royaume des Deux-Siciles jusqu'à l'unification
    de l'Italie en 1861.
    Des points de vue historique, artistique, architectural, musical, politique, elle est, du Moyen Âge tardif jusqu'au Risorgimento,
    l'un des principaux centres de référence culturelle, microcosme de l'histoire européenne.
    Son centre historique (2800 ans d'histoire), le plus vaste d'Europe (1 700 hectares), est inscrit sur la liste du patrimoine mondial
    de l'Unesco.
    Castel dell'Ovo - Castel Nuovo - Galleria Umberto Ier.
    La musique est une composante importante de la culture napolitaine : invention de la guitare romantique et de la mandoline,
    fortes contributions à l'opéra.
    Sites remarquables : Palais de Caserte, Pompéi, Herculanum.
    A mi-chemin entre le Vésuve et les Champs Phlégréens, la ville est soumise aux risques volcanique et sismique.
    Pizza, d'origine napolitaine.
    Panorama exceptionnel.
    Depuis longtemps carrefour méditerranéen incontournable, au sud-ouest de l'Italie, à 187 km au sud-est de Rome,
    la ville est un nœud routier et ferroviaire importants : Milan-Rome-Naples, Naples-Reggio de Calabre et Naples-Foggia
    la relient au reste du pays et de l'Europe.
    Le port, un des plus importants d'Europe, est deuxième au monde après Hong Kong pour le flux de passagers.
    Base de l' OTAN.
    La plaine de Caserta concentre les principales industries et activités économiques de la région, mais le chômage avoisine les 25%
    et la pauvreté règne sur près de 32% de la population. Dans les quartiers populaires, la Camorra, mafia locale, exerce une activité
    très développée ; les règlements de compte font une centaine de morts chaque année.
    La crise des déchets y est récurrente depuis 1994, par mauvaise gestion des autorités locales et infiltration de la Camorra.

    TEMPLIERS
    - Naissance de l’Ordre
    Un des compagnons de Godefroy, Hugues de Payns, neveu de Bernard de Clairveaux, figure emblématique
    à qui l’on demandait conseil de toute l’Europe, et qui lisait couramment le Coran, est contacté par des initiés arabes qui lui révèlent : “Nous avons précieusement gardés les secrets perdus des anciens, que nous avons reçus des Grecs et Égyptiens... Rien est miracle
    ici-bas, il n’y a que des lois naturelles que certains savent utiliser, à qui tout est possible, en harmonie avec les forces de l’Univers
    que nous appelons Dieu ou Allah... Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas...”

    Sans doute la chrétienté y gagnerait, pensa Hugues qui, en 1120 au concile de Naplouse, concrétise son projet
    dans la “Milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon” : “garder voies et chemins contre les brigands,
    pour le salut des pèlerins”.

    Pour en développer la notoriété, il revient en Occident en 1127, avec trois objectifs : la faire reconnaître par l'Église et lui donner
    une règle, une légitimité, recruter de nouveaux chevaliers et obtenir des dons.
    1129    il obtient au concile de Troyes l’autorisation de fonder l’Ordre des Templiers (référence au Temple de Salomon).
    La règle, rédigée par Bernard de Clairvaux, emprunte à celle de Saint-Augustin mais s'inspire en majeure partie
    de celle de Saint-Benoît, adaptée à la vie active et militaire des frères templiers : jeûnes moins sévères, vie en Occident et en Orient.
    Bernard souligne l'originalité du nouvel ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel que militaire.
    “Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit dans une plus grande encore…
    S’il tue un malfaiteur, il n'est point homicide mais malicide…

    La mort qu'il donne est le profit de Jésus-Christ, celle qu'il reçoit, le sien propre”.
    “La victoire ne saurait être bonne quand la cause de la guerre ne l’est point et que l’intention de ceux qui la font n’est pas droite”.
    Ils sont 9 moines-soldats dépositaires de l’enseignement ésotérique.
    1139    le pape Innocent II fulmine la bulle “Omne datum optimum”, base de tous les privilèges des Templiers : elle officialise
    l'Ordre du Temple, reconnaît sa règle, accorde tout butin conquis sur les Sarrasins en Terre Sainte et le place sous la protection directe du Saint-Siège. Elle le libère du paiement de la dîme et de l’hommage (acte de soumission envers un seigneur laïc).
    Présence d'un prêtre dans chaque maison, attribution d'oratoires et de sépultures propres.
    1144    “Milites Templi”, la bulle du Pape Célestin II, commande au clergé de protéger et soutenir les Chevaliers du Temple, aux fidèles de contribuer à leur cause en accordant des indulgences aux bienfaiteurs de l'ordre, permet de célébrer l'office divin dans les régions soumises à l'interdit quand les collecteurs sont présents.
    1145    la bulle “Militia Dei” fulminée par Eugène III, permet aux Templiers de construire leurs oratoires, disposer
    d'une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d'enterrer leurs morts
    dans leurs propres cimetières. La protection apostolique est étendue aux familiers du Temple (paysans, troupeaux, biens…).
    Les Templiers ont, entre autres, le rôle d'assurer le recrutement le plus large possible de frères. Laïcs, noblesse, paysannerie libre peuvent être reçus s'ils répondent aux critères : plus de 18 ans (majorité à 16), ne pas être fiancé, faire partie d’un autre ordre,
    être endetté.  Être en parfaite santé mentale et physique.
    N'avoir soudoyé personne pour être reçu, être libre, non excommunié.
    L'entrée est gratuite et volontaire, directe (prononciation des vœux) et définitive (à vie).
    En quelques années un réseau de 3000 monastères-commanderies couvrent l’Europe, structure d’un ambitieux projet théocratique.
    Les Templiers sont organisés en ordre monastique avec un Maître dans chaque pays, désigné à vie (de 1129 à 1312, 23).
    - Chapitre
    Réunion de religieux dans un monastère durant laquelle sont lus textes sacrés et articles de la règle, selon l'usage
    de la règle de Saint Benoît.
    Salle bâtie pour recevoir ces réunions à huis clos ; interdiction de répéter ou commenter à l'extérieur ce qui s'est dit.

    La vie quotidienne est partagée entre temps de prières, vie collective (repas, réunions), entraînement militaire,
    protection des pèlerins, gestion des biens de la maison, commerce, récolte des taxes et impôts, contrôle du travail des paysans, diplomatie, combat contre les infidèles.
    Certains chevaliers s’engagent pour une période prédéterminée avant de retourner à la vie séculière, comme les Fratres conjugati, frères mariés portant manteau noir ou brun avec croix rouge. Les frères servants sont choisis parmi les marchands
    ou incapables de combattre. Des frères se consacrent aux opérations bancaires, mais la vocation première de l'Ordre
    est la protection des pèlerins. Il sécurise les routes, garde Bethléem, Nazareth, le Mont des Oliviers, le Jourdain, la colline du Calvaire et le Saint-Sépulcre.
    Pèlerinage de plusieurs années, douze mille kilomètres aller-retour à pied et en bateau, deux fois par an, au printemps et en automne. Débarquement à Saint-Jean-d'Acre, puis à pied jusqu’aux Lieux Saints.
    En Orient comme en Occident, l'Ordre possède des reliques : manteau de Saint-Bernard, morceaux de la couronne d'épines, fragments de la Vraie Croix.
    - Apparence
    Le visage templier, couvert d'un heaume, chapeau de fer ou camail, n’est pas visible ou n'apparait que partiellement.
    Les frères ont les cheveux ras, sans inconvenance dans le port de la barbe et moustaches. Les frères chapelains sont tonsurés
    et imberbes. Les miniatures représentant les Templiers sur le bûcher, sont inexactes : certains s'étaient rasés pour montrer
    leur désengagement de l'ordre.
    Les longues chevelures et grandes barbes viennent de l’iconographie idéaliste et romantique du XIXe siècle.
    L'habit est une référence à celui des moines cisterciens. Les chevaliers et les frères issus de la noblesse ont un manteau blanc,
    symbole de pureté de corps et de chasteté ; les frères sergents, issus de la paysannerie, un manteau de bure. L'ordre remet l'habit
    et le reprend, il lui appartient. Sa perte, prononcée par la justice du chapitre, signifie un renvoi temporaire ou définitif.
    La croix pattée rouge : portée sur l'épaule gauche, côté cœur, la “croix de gueule” est officiellement insigne templier en 1139.
    Elle serait issue de la croix de l'Ordre du Saint-Sépulcre dont avaient fait partie Hugues de Payns et ses compagnons d'arme,
    croix rouge potencée, cantonnée de quatre croisettes.
    La forme n'a jamais été fixée : grecque simple, ancrée, fleuronnée ou pattée. Elle indique l'appartenance des Templiers à la Chrétienté et la couleur rouge le sang versé par le Christ.
    - Équipement militaire
    L'Ordre fournit trois chevaux à chaque chevalier. Harnachés de la plus simple manière, nourris en ration d'orge, donnant beaucoup plus d'énergie que le foin, leur entretien est assuré par un écuyer et un maréchal-ferrant.
    Destrier entraîné au combat, sommiers ou bêtes de somme, mulets assurant le transport du chevalier et du matériel, palefroi
    pour les longs déplacements, turcoman, pur sang arabe rapide de grande valeur, cheval de guerre d'élite.
    Quatre chevaux pour les hauts dignitaires : sénéchal, maréchal, commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem,
    de la cité de Jérusalem, de Tripoli et d'Antioche, drapier, commandeurs des commanderies, turcopolier. Les frères sergents :
    sous-maréchal, gonfanonier, cuisinier, maréchal-ferrant et commandeur du port d'Acre ont deux chevaux. Les autres frères sergents une seule monture. Les turcopoles, soldats arabes au service de l'Ordre, doivent fournir leurs chevaux.
    Le maréchal veille à l'entretien et l’achat des chevaux, matériel, armes, armures et harnais. Selle à arçonnière, selle montante
    pour la guerre permettant de maintenir le cavalier lors de la charge. Les commanderies du sud de la France, de Castille, Aragon
    et Gascogne, sont spécialisées dans l'élevage des chevaux, acheminés dans les États Latins d'Orient par voie maritime.
    Le noble doit se faire confectionner un équipement complet, vêtement et armes, pour être adoubé, valant une fortune.
    La protection du corps est assurée par :
    - L'écu ou bouclier triangulaire, pointe en bas, en bois recouvert d'une feuille de métal ou de cuir
    - La cotte de mailles, constituée de milliers d'anneaux en fer d'un centimètre de diamètre entrelacés et parfois rivetés,
    est en quatre parties : les chausses de mailles attachées à la ceinture par des lanières de cuir, le haubert protègeant le corps et les bras et le camail ou coiffe de mailles. Un mortier ou casquette en cuir posé sur la tête supporte le heaume. Les mains sont protégées
    par des gants en mailles appelés gants d'arme
    - Le heaume sans visière mobile prend la forme d'un chapeau de fer ne protégeant pas le visage
    - Le sous-vêtement se compose d'une chemise de lin et de braies. La protection du corps est renforcée par le port de chausses de cuir attachées par des lanières, et un gambison ou gambeson en cuir. Le surcot, porté sur la cotte, appelé jupon d'arme ou cotte d'arme, cousu devant comme derrière d'une croix rouge, insigne de l'Ordre, permet de reconnaître les combattants sur le champ de bataille comme en tout lieu. Le baudrier, autour des reins, ceinture spéciale permet d'accrocher l'épée et de maintenir le surcot près du corps.
    Le Templier reçoit une épée à deux mains, double tranchant et bout arrondi, une lance en bois à pointe en fer forgé appelée tête de fer, une masse turque à pointes saillantes et un couteau lors de sa réception dans l'Ordre.
    Chaque frère a trois couteaux : un d'arme, un "de pain taillé" qui servait à manger et un canif à lame étroite.
    Le drapeau de l'Ordre, gonfanon baucent (bicolore) (baussant, baucent), rectangle vertical de deux bandes blanche et noire
    coupées au tiers supérieur, porté en bout de lance, signe de ralliement, est protégé par une dizaine de chevaliers sous la responsabilité du gonfanonier qui chevauche devant et conduit son escadron sous le commandement du Maréchal.
    Il est représenté dans les fresques de la chapelle templière San Bevignate de Perugia, bande blanche en partie supérieure.

     

     

     


    - Le sceau templier
    Le plus connu est celui des Maîtres de l'Ordre sigilum militum xristi représentant deux chevaliers armés sur un même cheval. Dualité moine-soldat, fondateurs de l’Ordre (Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer), vie commune dans l’union et le dévouement ?

     


    Le saint patron protecteur est Saint-Georges, également patron de l’Ordre Teutonique et de tous les chevaliers chrétiens.
    Son tombeau est vénéré à Lydda en Israël.
    Les Arabes considéraient les croisés comme des barbares.
    Les Templiers, combattants les plus redoutables qu’ils durent affronter, soldats d'élite courageux et fins stratèges, faisaient respecter le culte musulman.
    - Économie
    Pour le transport des biens, armes, frères de l'ordre, pèlerins et chevaux, l'Ordre fait construire ses propres bateaux qui partent
    de Marseille, Saint-Raphaël, Collioure, Aigues-Mortes et autres ports italiens. L'Ordre loue des bateaux de commerce.
    Les commanderies des ports ont un rôle commercial important : Gênes, Pise, Venise, Brindisi dans le sud de l’Italie
    où les nefs templières passaient l'hiver.
    Les Templiers exercent une activité économique, commerciale et financière pour payer les frais de fonctionnement de l'Ordre
    et les dépenses des activités militaires en Orient,qu’il ne faut pas la confondre avec l'usure, interdite par l'Église.
    “Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour l'argent, ni pour vivres, ni pour aucune chose qui se prête à intérêt” (Ancien Testament)
    Ils prêtaient de l'argent aux pèlerins, croisés, marchands, congrégations monastiques, clergé, rois et princes...
    Remboursement parfois supérieur à la somme initiale lorsqu'il pouvait être camouflé par un acte de changement de monnaie,
    façon courante de contourner l'interdit. Cette activité fait de l'Ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances,
    effectuant des transactions avec certains rois ou gardant des trésors royaux.
    Pour que les particuliers puissent déposer leurs biens lors d'un départ en pèlerinage vers Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle
    ou Rome, ils inventent le bon de dépôt. Lorsqu'un pèlerin confie aux Templiers la somme nécessaire à son pèlerinage, le frère trésorier lui remet une lettre manuscrite et authentifiée (lettre de change) sur laquelle est inscrite la somme déposée. Il peut voyager
    sans argent, donc en sécurité. A destination, il récupère son pécule en monnaie locale.
    - Le trésor
    Il s'agit d'un coffre-fort, huche fermée à clé dans lequel sont gardés argent, bijoux, archives.
    Chaque commanderie fonctionne grâce à cette trésorerie. Celles de Paris ou de Londres servent de centres de dépôts pour la France
    et l'Angleterre.
    La garde du trésor royal : Tour du Temple.
    En 1146 Louis VII, en partance pour la deuxième croisade, confie le trésor royal à la garde du Temple de Paris. Nombre de souverains font confiance aux trésoriers de l'Ordre, comme Henri II d'Angleterre. De nombreux Templiers de la maison d'Angleterre
    sont également conseillers royaux.
    Le patrimoine des Templiers est de deux types : des monastères (commanderies) situés en Occident et des forteresses
    au Proche-Orient et dans la péninsule ibérique.
    - La maison du Temple de Jérusalem
    C’est le siège central de l'ordre depuis sa fondation en 1129 jusqu'en 1187, date de la chute de la ville sainte reprise par Saladin.
    Le siège central est transféré à Acre, puis à l'île de Chypre.
    - Forteresses templières d’Orient
    Pour pallier la faiblesse de leurs effectifs, les croisés entreprennent la construction de forteresses dans les États Latins d'Orient.
    Les Templiers font édifier de nouveaux châteaux forts, reconstruisent ceux détruits par Saladin et occupent ceux que les seigneurs d'Orient (ou d'Espagne) leur donnent. Au XIIIe siècle, ils possèdent dans le Royaume de Jérusalem, le château Pèlerin,
    la forteresse de Safed, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon.
    Dans le Comté de Tripoli, ils disposent du château de Tortose, d'Arima et du Chastel Blanc. Au nord, dans la Principauté d'Antioche, les places fortes templières sont Baghras (Gaston), Roche de Roissel et Roche-Guillaume.
    Ils sécurisent les routes fréquentées par les pèlerins chrétiens autour de Jérusalem. Servant d'établissement militaire, économique
    et politique, la place forte représente, pour les musulmans, un centre de domination chrétienne.
    - Les forteresses ibériques
    Les Templiers occupent un nombre important de places fortes dans la péninsule ibérique afin de participer à la Reconquista.
    Dès 1128, l'ordre reçoit une première donation au Portugal, le château de Soure, puis celui d'Almourol.
    Le château de Tomar devient siège du Temple.
    En 1143, le Comte de Barcelone leurs demande de défendre l'Église d'Occident en Espagne, combattre les Maures et exalter
    la foi chrétienne. Ils acceptent non sans réticence, mais se limitent à défendre et pacifier les frontières chrétiennes,
    à coloniser l'Espagne et le Portugal. Ils participent à la conquête de l'Andalousie et du Royaume de Grenade. Une nouvelle population chrétienne s'installe autour des châteaux, la région étant pacifiée. La Reconquista est une guerre royale, les ordres de chevalerie
    y sont moins autonomes qu'en Orient, et doivent fournir à l'armée royale un nombre de combattants proportionnel à l'ampleur
    de l'opération militaire.
    Bien qu’il possède plus de places fortes qu'en Orient : soixante-douze sites pour l'Espagne et six pour le Portugal (une vingtaine
    en Orient) (Châteaux d'Almourol, Miravet, Tomar, Peñíscola...), son action dans la péninsule est secondaire, car l'ordre privilégie
    ses activités en Terre Sainte.
    - Les forteresses d’Europe de l'Est
    À la différence de l'Orient et de la péninsule ibérique où les Templiers font face aux musulmans, l'Europe de l’Est,
    où les ordres religieux-militaires sont également implantés, les a confrontés au paganisme. Les territoires de la Pologne, Bohême, Moravie, Hongrie, Lituanie, Livonie forment un couloir de paganisme, terres sauvages en friche, pris en tenailles entre l'Occident catholique et la Russie orthodoxe. Prussiens, Lituaniens, y résistent à l'avancée - lente mais inexorable - du christianisme.
    Après la disparition en 1238 de l'Ordre des Chevaliers du Christ de Prusse, qui avait procédé aux premières conversions, les Templiers se voient formellement invités à prendre pied en Europe orientale. Tout au long du XIIIe siècle, leur présence va en augmentant (quatorze établissements et deux forteresses).
    Cependant, tout comme les Hospitaliers, ils cèdent la place à l’Ordre Teutonique, les deux ordres hésitant à ouvrir un troisième front après ceux de la Terre sainte et péninsule ibérique, alors que cette installation aux frontières du christianisme devait diversifier
    les sources de revenus pour financer les activités principales de l'Ordre en Terre sainte.
    - Les commanderies
    Une commanderie, monastère dans lequel vivent les frères de l'Ordre en Occident, sert de base arrière afin de financer les activités
    de l'Ordre en Orient et d'assurer recrutement, formation militaire et spirituelle. Elle s'est constituée de donations foncières
    et immobilières. Pour l'Ordre, il est incorrect de parler de commanderies, il faut dire maison du Temple (Domus Templi)
    ou préceptorie templière.
    La plupart des biens proviennent de dons ou de legs. Dans les premières années de sa création, les dons fonciers permettent à l'Ordre de s'établir partout en Europe.
    Tous les hommes qui y entrent peuvent faire don d'une partie de leurs biens. Les dons, provenant de toutes les catégories sociales,
    du roi au laïc, sont de trois natures :
    * Donation pro anima importante (à l'origine de la création d'une commanderie) ou don foncier mineur ne portant
    que sur quelques parcelles. La motivation du donateur étant d'invoquer le salut de son âme ou la rémission de ses pêchés.
    * Donation in extremis réalisée par des pèlerins agissant par précaution, avant de partir en Terre Sainte. Peu nombreuses,
    ces donations sont vite remplacées par le legs testamentaire.
    * Donation rémunérée dans le but de percevoir un contre-don, avoir permettant de recevoir de quoi vivre. L'ordre était gagnant,
    le contre-don étant d'une valeur inférieure. Le but de ce type de donation est de faciliter le processus de don, sachant que la cession
    de tout ou partie d'un bien foncier pouvait sérieusement entamer le revenu du donateur ou celui de ses héritiers. Il n'est pas rare
    que des conflits entre l'Ordre et des héritiers surviennent en de pareils cas, litige pouvant se régler en justice.
    Après réception, il reste à l'Ordre d'organiser et rassembler le tout en un ensemble cohérent. Pour ce faire, les Templiers procèdent
    à nombre d'échanges ou ventes afin de structurer leurs commanderies et rassembler les terres pour optimiser leur revenu,
    un processus de remembrement.
    - Commanderies templières en Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique,
    Pays-Bas et en Orient, 700 en France.
    Très peu ont garder intégralement leurs bâtiments. Certaines, détruites, n'existent qu'à l'état archéologique.
    Trois sont ouvertes au public : dans le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre Arville et au sud La Couvertoirade.
    Seuls les archives de l'Ordre permettent d'attester l'origine templière d'un bâtiment.
    - La chute
    Elle fait l'objet d'une polémique. Elle serait le fait du Roi de France Philippe IV le Bel agissant dans le but de s'approprier le trésor. Mais les raisons sont plus complexes.
    L'une est la perte de Saint-Jean-d'Acre, entraînant celle de la Terre Sainte le 28 mai 1291. Les chrétiens obligés de quitter
    la Terre Sainte et les Templiers sont déplacés à Chypre, avec la quasi-impossibilité de la reconquérir. Que faire de l'Ordre ?
    Une querelle oppose le roi de France au Pape Boniface VIII qui affirme la supériorité du pouvoir pontifical sur le pouvoir temporel
    des rois, en publiant en 1302 la bulle Unam Sanctam. Le roi demande un concile aux fins de destituer le Pape, lequel excommunie
    en retour Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio.
    Les Templiers reviennent en Occident. Ils possèdent des richesses immenses, des biens issus du travail de leurs commanderies
    (bétail, agriculture…) et possèdent une puissance militaire de 15 000 hommes dont 1 500 chevaliers entraînés au combat,
    force entièrement dévouée au Pape. Gênant pour le pouvoir en place.
    Et la présence du Temple en tant que juridiction pontificale limite grandement le pouvoir du roi sur son propre territoire.
    Des gens comme Guillaume de Nogaret, en tant que conseillers du roi, ont eu sûrement une influence sur Philippe le Bel.
    Des historiens prêtent une part de responsabilité à Jacques de Molay, maître du Temple élu en 1293 à Chypre après la perte
    de Saint-Jean-d'Acre. Suite à cette perte, un projet de croisade germe dans l'esprit de certains rois chrétiens et celui du Pape
    Clément V, qui désire une fusion des deux ordres militaires les plus puissants de Terre Sainte et le fait savoir dans une lettre
    qu'il envoie à Jacques de Molay en 1306. Le maître y répond en s'opposant à cette idée.
    Par la bulle Faciens misericordiam, Clément V nomme en 1308 des commissions pontificales chargées d'enquêter sur l'Ordre,
    en marge de la procédure séculière engagée par Philippe le Bel.
    - L'arrestation des Templiers
    Philippe IV le Bel veut détruire l'Ordre. Le prétexte est trouvé quand un Templier avoue en 1305 les pratiques obscènes
    des rites d'entrée au Roi de France, qui écrit au Pape pour lui faire part de ces aveux.
    En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demande une enquête pontificale au Pape. Ce dernier la lui accorde
    le 24 août 1307. Philippe le Bel est pressé, il n'attend pas les résultats de l'enquête, dépêche des messagers le 14 septembre 1307
    à tous ses sénéchaux et baillis, leur donnant des directives afin de procéder à l'arrestation massive des Templiers
    au cours d'une même journée, le vendredi 13 octobre 1307. Le but de cette action est de profiter que les Templiers, disséminés
    sur tout le territoire, ne soient alarmés par l'arrestation de frères, ne se regroupent et ne deviennent difficiles à arrêter.
    Au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d'armes pénètrent dans l'enceinte du Temple de Paris où réside
    le Maître de l'ordre Jacques de Molay.
    À la vue de l'ordonnance royale, les Templiers se laissent emmener sans aucune résistance. 138 à Paris, en plus du Maître de l'Ordre.
    Même scénario dans toute la France, la plupart des Templiers sont arrêtés. Ils n'opposent aucune résistance.
    Quelques-uns s'échappent. Les prisonniers sont enfermés à Paris, Caen, Rouen et au château de Gisors. Tous leurs biens
    sont inventoriés et confiés à la garde du Trésor Royal.
    - Procès de l'Ordre
    Philippe IV le Bel enjoint les souverains européens (Espagne et Angleterre) de faire de même. Tous refusent.
    L'ordre ne pouvant subir la justice laïque, Guillaume de Paris, Grand Inquisiteur de France, procède aux interrogatoires
    des 138 Templiers arrêtés à Paris. 38 meurent sous la torture, et les “aveux” sont enclenchés : reniement de la Sainte-Croix,
    reniement du Christ, sodomie et adoration d'une idole (Baphomet).
    3 Templiers résistent à la torture et n'avouent aucun comportement obscène.
    Afin d'essayer de protéger l'Ordre, Clément V fulmine la bulle Pastoralis praeminentiae ordonnant aux souverains européens
    d'arrêter les Templiers résidant chez eux et de mettre leurs biens sous la gestion de l'Église. Le Pape demande à les entendre
    lui-même. Le manuscrit ou parchemin de Chinon indique qu’il absout les dirigeants de l'Ordre à cette occasion.
    La première commission pontificale 12 novembre 1309 à Paris, juge l'ordre en tant que personne morale. Le 6 février 1310, 15 Templiers sur 16 clament leur innocence et sont suivis par la plupart de leurs frères.
    54 Templiers sont envoyés au bûcher le 12 mai 1310, suite aux aveux extorqués sous la torture en 1307.
    Le concile de Vienne, 16 octobre 1311, a trois objectifs : statuer sur le sort de l'Ordre, discuter de la réforme de l'Église
    et organiser une nouvelle croisade.
    7 Templiers décident de se présenter et défendre l'Ordre. Le Roi, voulant en finir, fait pression sur Clément V, qui, le 22 mars 1312, fulmine la bulle Vox in excelso ordonnant l'abolition de l'Ordre. Pour les Templiers et leurs biens, le Pape fulmine deux autres bulles :
    * Ad providam le 2 mai 1312, concerne les biens du Temple légués en totalité à l'Ordre de l'Hôpital (à l'exception de l'Espagne
    et du Portugal, où deux ordres naissent, l'Ordre de Montesa et l'Ordre du Christ)
    * Considerantes dudum le 6 mai 1312 détermine le sort des hommes. Ceux ayant avoué ou ayant été déclarés innocents
    se voient attribuer une rente et peuvent vivre dans une maison de l'Ordre alors que tous ceux ayant nié ou s'étant rétractés,
    doivent être châtier (peine de mort).
    Une commission pontificale est nommée le 22 décembre 1313. Les dignitaires réitérèrent leurs aveux. Le 11 ou 18 mars 1314,
    ils sont amenés sur le parvis de Notre-Dame de Paris : Jacques de Molay, Geoffroy de Charnay, Hugues de Pairaud
    et Geoffroy de Goneville sont condamnés à la prison à vie.
    Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay clament leur innocence. Ils ont menti aux juges de l'Inquisition, sont déclarés relaps
    et remis au bras séculier (la justice royale). “Mais alors que les cardinaux pensaient avoir mis un terme à cette affaire,
    voilà que tout à coup et inopinément deux d'entre eux, le Grand Maître et le Maître de Normandie, se défendirent opiniâtrement contre le cardinal qui avait prononcé le sermon et contre l'archevêque de Sens, revenant sur leur confession et sur tout
    ce qu'ils avaient avoué.”
    Le lendemain, Philippe le Bel convoque son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamne les deux Templiers au bûcher.
    Ils sont conduits sur l'île aux Juifs afin d'y être brûlés vifs. Paroles du maître de l'ordre : “Je vois ici mon jugement où mourir
    me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a péché.
    Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamné à tort :
    Dieu vengera notre mort”.
    Proclamant jusqu’à la fin son innocence et celle de l'ordre, Jacques de Molay s'en réfère à la justice divine et c'est devant le tribunal divin qu'il assigne ceux qui sur Terre le jugent. Les deux condamnés demandent à tourner leurs visages
    vers la cathédrale Notre-Dame pour prier. Ils meurent dans la plus grande dignité. “On les vit si résolus à subir le supplice du feu,
    avec une telle volonté, qu'ils soulevèrent l'admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort”.
    La décision royale avait été si rapide qu'on s'aperçut après coup que l’île ne se trouvait pas sous la juridiction royale,
    mais celle des moines de Saint-Germain-des-Prés.
    Le roi dut confirmer par écrit que l'exécution ne portait nullement atteinte à leurs droits.
    L'original du parchemin de Chinon 1308, document essentiel perdu dans les archives secrètes du Vatican depuis le XVIIe siècle,
    retrouvé en 2002 par l'historienne Barbara Frale et publié en 2007 avec l'ensemble des documents relatifs au procès,
    indique que le pape Clément V a absout secrètement les dirigeants de l'ordre. Leur condamnation et mise à mort est donc
    de la responsabilité du roi Philippe IV et non celle du Pape ou de l'Église.

    Des agents du pape ont mené une enquête au château de Chinon (diocèse de Tours) pour vérifier les plaintes contre les accusés.
    Les cardinaux absolvent (pardon de fautes commises et reconnues), le 17août 1308, Raimbaud de Caromb, Geoffroy de Charnay, Geoffroy de Gonneville, le 19, Hugues de Pairaud, le 20, le Grand Maître.
    Selon le document, tous les interrogatoires ont été effectués avec la présence systématique de notaires publics et témoins.
    Chefs d’accusation : sodomie, dénonciation de Dieu, embrassades illicites, crachats sur la Croix, adoration d’une « idole ».
    La dissolution de l'ordre lors du concile de Vienne et ensuite la mort de Jacques de Molay marquent sa fin définitive. Les biens,
    en particulier les commanderies, sont reversés par la bulle papale Ad Providam en majeure partie à l'Ordre des Hospitaliers,
    sauf dans le royaume de Valence où ils passent au nouvel Ordre de Montesa, fondé en 1317, et au Portugal à l'Ordre du Christ,
    fondé en 1319 (la croix sur les voiles des navires de Christophe Colomb).
    Ces deux ordres sont les seuls successeurs légitimes du Temple.
    La nationalisation de l'administration financière du royaume, afin de ne plus dépendre de personnes étrangères,
    est une autre conséquence de la disparition de l'Ordre, rentrant dans le cadre du renforcement du pouvoir de l'État.
    La fin tragique des Templiers a contribué à générer des légendes à leur sujet : Saint-Graal,  Francs-Maçons, Rose-Croix, sectes...
    L’île aux Juifs, l’île des Templiers, était juste à l’ouest de l’île de la Cité, à laquelle elle a été rattachée.

    - PERUGIA
    L’histoire de la Commanderie de Perugia, Chiesa di San Bevignate, dans le quartier de Monteluce, est liée à celle de l'ordre.
    San Bevignate, saint hermite de Perugia, écu et mourut sur les terres du Temple. La construction du sanctuaire (1256 à 1262)
    est le résultat de divers mouvements :
    * La "grande dévotion" des Flagellants, né à Perugia en 1260 qui s'étendit à l'Italie entière
    * La classe dirigeante de la ville qui voulait ériger "son Église" avec "son saint
    * L'existence régionale de nombreuses expériences érémitiques (de San Bevignate à Raniero Fasani, initiateur du mouvement
    des Flagellants, et beaucoup d'autres encore)
    * La décision des Templiers d'avoir leur propre sanctuaire, et surtout un "saint templier” officiellement reconnu par l'Église.
    Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en prennent possession en 1312.
    En 1324, un marchand de Perugia acquit le complexe et y installa une communauté de moniales régie par l'Ordre de Saint-Jean
    de Jérusalem, pour sa femme, sa fille et autres religieuses. En 1860, l'église devient propriété de la Commune.
    La typologie du sanctuaire est identique à celle des chapelles templières de Palestine, Terre Sainte : même ligne d'orientation campagne-ville, nef unique, charpente à l'origine, abside carrée, au-dessus d'une crypte, en surélévation par rapport au sol de l'église et précédée d'un arc-triomphal.
    Les fresques montrent la Procession des Flagellants, la Bataille entre Templiers et musulmans, la Légende de Saint Bévignate,
    des scènes de la vie quotidienne des Templiers en Terre Sainte.
    C’est une propriété privée.

    SITES TEMPLIERS EN ITALIE
    Basilicata                      Potenza, Matera
    Calabria                        Cosenza
    Campania                     Salerno, Napoli
                                           A Naples, les Templiers se réunissaient dans la belle église de San Giovanni a Mare,
                                            l’église de Santa Maria Maggiore alla Pietrasanta le long du Decumanus Maximus.
                                           Symboles inscriptions et décorations typiques des Templiers sont encore visibles.
    Emilia-Romagna        Cabriolo, Piacenza
    Friuli Venezia Giulia  Pordenone, Trieste
    Lazio                              Latina, Roma, Viterbo
    Lombardia                   Milano
    Piemonte                      Torino
    Puglia                            Bari, Barletta-Andria-Trani, Brindisi, Foggia, Lecce, Taranto
    Sardegna                      Oristano, Cagliari
    Toscana                        Firenze, Grosseto, Pisa, Siena
    Umbria                         Perugia (Chiesa di San Bevignate et Abbazia di San Giustino d'Arna), Magione (Castello dei Templari,
                                           Todi: Chiesa di Sant'Andrea, S. Maria del Busseto)
    Veneto                          Treviso

    Bien qu’incomplet, cet article ouvre une piste :
    Des Fabretti habitaient Caserta autour de 1145.
    Or :
    - le patronyme Fabretti est lié au métier, “petits forgerons”
    - Piedimonte d’Alife conserve la seule armure templière
    - 1145 est dans la période des trois premières croisades, la 3e ayant mouillé à Naples
    - “la longue marche” des Fabretti suit les sites templiers comme Perugia Foggia...
    Ce faisceau d’indices me fait penser à un Fabretti forgeron templier ou au service des Templiers, frère de métier ?,
    hypothèse renforcée par les nombreux Fabretti au service des Papes (Edoardo, Gaspare, Nicolo, Raffaelo, Raimondo)
    ou religieux (Fabio, Francesco, Giacomo, Livio, Stephano).

     

     


    Cet article reste en l'état, mia mamma est partie lors de la mise à jour, le 7 octobre 2019 16h, en paix,
    rejoindre sua bisnonna qu’elle aimait tant.  

    Sibelius - valse triste