• Ariodante FABRETTI

     



    Giuseppe Goffredo Ariodante est, avec Raphaël, le fleuron de la famille par son exceptionnel cursus :

    1er oct 1816    Naissance à Perugia, en Ombrie, de Giuseppe et d'Assunta de Baldassarre Corsi.

    Carrefour entre le nord et le sud, l'Adriatique et la Mer Tyrrhénienne, l'Ombrie est riche de trois millénaires d’histoire.
    Autour de 1 000 av. J-C un groupe de tribus (Oscan-Ombrians) arrive dans la région, civilisation avancée fortement influencée
    par les Étrusques, comme en témoigne l’organisation en villes-états autonomes fédérées. Mais elle décline inexorablement
    au contact de Rome qui les soumet toutes. Le christianisme y trouve un terrain fertile dans les années très confuses où barbares
    et Byzantins se battent pour la possession de la péninsule. En 552, après la terrible guerre contre les Goths,
    l'Ombrie redevient possession byzantine, mais une nouvelle vague de barbares germaniques, les Lombards, engloutie l'Italie centrale, apportant
    un changement radical de puissance et stabilité sous la forme du duché de Spoleto en 571.

    Avec les donations de Pépin le Bref et Charlemagne, les territoires byzantins et le duché deviennent possessions de l’Église,
    puis les villes principales ville-républiques indépendantes au début du XIe siècle. Des marchés et foires y prennent naissance,
    le commerce se développe, de nouveaux statuts et arrêtés sont promulgués.

    Du XVe  au XVIIIe siècle l'Ombrie reste en marge de l'histoire italienne.  Ses villes sont minées par des luttes internes.
    L’Ombrie a jouer un rôle actif dans le contexte culturel.  Les monastères bénédictins, centres artistiques, techniques et scientifiques
    en médecine, science
    et agriculture, étaient les conservateurs de la culture classique antique et du renouveau chrétien, philosophique
    et mystique.

    Maîtres dans l'art des fortifications, les Étrusques ont construit à Perugia, qui existait déjà au VIe siècle av. J-C,
    la plus parfaite voûte étrusque parvenue jusqu’à nous, faite de blocs de travertin massifs rectangulaires parfaitement réguliers
    montés sans mortier ni ciment.

    Perugia, au rôle de première importance, une des dernières villes capitales de l'Ombrie soumises par Rome en 40 av. J-C,
    subit le siège des Wisigoths qui la détruisent en 547, comme l’avaient fait les Romains, est gagnée par les Byzantins
    jusqu'au VIIIe siècle où elle passe sous pouvoir ecclésiastique, et devient en l'an 1 000 commune libre.

    Elle fait briller au XIIIe siècle la renaissance des idéaux et des conceptions de la beauté, la grandeur, la splendeur de la Renaissance, comme en témoignent le Palazzo dei Priori dont le hall, un des plus spacieux et des plus imposants de toute l'Italie,
    occupe entièrement le premier étage : le Sala dei Notari, et la Fontana Maggiore au centre de la place.

    L’université de Perugia, fondée en 1308, une des plus vieilles d'Europe, était considérée comme une des meilleures d’Italie,
    et l’on y pratiquait déjà l'autopsie en 1366.

    La ville conserve de splendides monuments étrusques et médiévaux : la Fontana Maggiore (1275-1277), une des plus élégantes
    du Moyen-Age, le Palais Communal (XIIIe-XVe siècles),
    la Cattedrale San Lorenzo (1345-1490) ou le Collegio del Cambio...
    1535, Paul III impose son gouvernement. 1540, Perugia se rebelle en raison d'un impôt sur le sel, soulèvement maté par le Pape,
    népote à la vie irréprochable, qui  envoie son fils
    à la tête de 13 000 soldats soumettre les habitants à la puissance papale :
    la ville doit payer la construction du Rocca Paolina, confiée au grand architecte Antonio da Sangallo, forteresse achevée

    après trois années de travail accablant.
    XIXe siècle, Napoléon jette l'Europe dans la guerre, supprime l’autorité du Pape, expulse les ecclésiastiques à Rome,
    chasse moines et nonnes, annexe en 1809 Perugia, qu’il détrousse
    de 36 chefs d’œuvre de Raphaël, Perugino... 1848-49,
    le peuple se rebelle et détruit le Rocca Paolina. Le gouvernement pontifical est rétabli. 1859-60, la ville se rebelle contre Pi IX
    qui envoie
    une troupe de 2 000 gardes suisses massacrant et brûlant tout sur leur chemin. Mais un corps des troupes italiennes contraint la forteresse à se rendre, mettant fin à la domination papale.

    Si nous visitions la ville ?
    Piazza IV novembre, le Palazzo dei Priori, commencé au XIIIe siècle, abrite la Galleria Nazionale qui présente
    une importante collection de l’école de Ombrie du XIIIe au XVIIIe siècle :
    œuvres de Duccio, Fran Angelico, Piero della Francesca,
    Piètro da Cortona, Pinturicchio et le Pérugin...

    Au centre, la Fontana Maggiore (1275-1277), dessinée par Fra Bevignate, avec ses panneaux sculptés de Nicola
    et son fils Giovanni Pisano.

    Piazza Dante, la Cattedrale San Lorenzo, bâtiment gothique commencé au XIVe siècle, érigé sur une église antique Romane,
    possède l'anneau nuptial de la Vierge.

    La Via delle Volte della Pace est une rue médiévale formée d'un long portique gothique du XIVe siècle qui suit la muraille Étrusque.
    Piazza Giordano Bruno, le Museo Archeologico Nazionale dell Umbria possède une importante section d'archéologie étrusque
    et romaine (urnes funéraires, sarcophages et bronzes),
    et l’imposante église gothique San Domenico, remaniée au XVIIe siècle,
    abrite le monument funéraire de Benoît XII.

    Via dei Priori, l’Oratoire de San Bernardino, joyau de l'architecture Renaissance.
    Bongo XX Guigna, la magnifique porte San Pietro, d’Agostino di Duccio, donne accès à cette église construite fin Xe siècle
    par le moine Piètre Vinicole de Perugia et remaniée à la Renaissance.

    Le chœur, en beau bois ouvragé, représente un travail unique dans toute l'Italie.
    Piazza Fortebraccio, l’Arche étrusque, près du majestueux Palazzo Gallenga du XVIIIe siècle abritant l’Università per Stranieri.
    Loggia du XVIe.

    Corso Vannucci, le Collegio di Cambio, élevé au XVe siècle pour abriter les changeurs de monnaie, possède une salle d'audience
    décorée de remarquables fresques par le Pérugin.

    Via Marzia, le Rocca Paolina, forteresse dont il ne subsiste que des vestiges, doit son nom au pape Paul III qui la fit élever vers 1540.
    Ponte San Giovanni, l’Ipogeo dei Volumni, sépulture étrusque du Iie siècle taillée dans le roc, comprend un atrium
    et neuf salles funéraires dont la plus importante est celle de la famille des Volumni.

    Corso Garibaldi, la Chiesa di Sant'Angelo, de plan circulaire, ornée de seize colonnes antiques, édifiée aux XVIe et XVIIe siècles.

    Après trois ans d'études à Perugia puis Magione où son père est huissier judiciaire, brillant étudiant, ses parents, affrontant
    de gros sacrifices, lui permettent de suivre à Perugia des études classiques, l’histoire locale et l’archéologie, stimulé par la lecture
    de la petite bibliothèque paternelle, matières qui marqueront sa destinée, montreront de grandes capacités de chercheur et d'écrivain, une passion pour un monde libéral. Il sympathise avec l'archéologue Giovanni Battista Vermiglioli et le spécialiste en langue grecque Antonio Mezzanotte qui donnent à ses études humanistes un cadre plus rigoureux.
    Il fonde l'Académie des Filopedi, destinée à la lecture et l'analyse des textes littéraires.
    1831    Réveil politique. Ses recherches historiques se teintent d'une connotation patriotique qui devient prééminente
    1839    Il s'inscrit à la Faculté de Médecine de l'Université de Bologne, la ville la plus politisée et la plus en avance dans le réveil
                 des idéaux patriotiques, où il obtient en...
    1840    un baccalauréat et en...
    1841     une licence de médecine vétérinaire.
                 Il entre dans la franc-maçonnerie de Perugia, loge "Fermeté" où il donne des leçons d'histoire et philosophie aux apprentis
                 francs-maçons. Grâce à Vermiglioli, il approfondit sa formation archéologique, qui deviendra son intérêt principal,
                 spécialement les Étrusques
    1842    Il est nommé vice-bibliothécaire communal.
                 Nombreux articles historiques, littéraires et d'art. Les Étrusques. "Biografie dei capitani venturieri dell Umbria"
    1844    Il épouse la douce Filomena Ferretti née en 1820, aux mêmes idéaux, mais qui ne lui donnera pas de fils
    1846    "Vita e fatti d'arme di Malatesta Baglioni, condottiero dei Fiorentini"
                 Suppléant de Vermiglioli à la chaire d'Archéologie
    1847    Il est lieutenant de la Garde Civique de Perugia. Il vit avec enthousiasme les premiers événements du pontificat de Pie IX
    1848    Cofondateur et secrétaire de "Circolo Popolare", considéré comme le vrai centre révolutionnaire de la ville.
                 Titulaire de la chaire d'Archéologie.
                 Il adhère à la Carboneria et aux Giovine Italia

    LA CARBONERIA
    Sous la houlette de l'Empire Austro-Hongrois, le Congrès de Vienne de 1815 s'attache, pour ne pas mettre en danger,
    voire à bas les trônes en place, à diviser pour régner, découpant l'Italie
    en fonction des enjeux et intérêts des seules monarchies,
    sans la moindre attention aux populations. L’Empire Autrichien possède le Trentin et l'Istrie, occupe la Lombardie et la Vénétie

    tandis que le reste de l'Italie est sous son hégémonie par de nombreux et étroits liens militaires et dynastiques : les Duchés de Parme,
    de Modène, le Grand-Duché de Toscane.

    Le Royaume de Naples et l'état Pontifical ont conclu des traités d'alliance militaire avec Vienne.
    L'opposition devant entrer en clandestinité, des sectes et eétés secrètes pullulent propageant les idéaux libéraux et participant
    donc du “Risorgimento” (le Sursaut), comme la Carboneria
    dont le but est d'abattre l'absolutisme monarchique et conquérir
    des libertés politiques par le biais d'une constitution. Un carbonaro est, au sens propre, un fabricant de charbon de bois

    des montagnes forestières d’Italie du Sud. Pendant l'occupation française du Royaume de Naples, de 1806 à 1815,
    de nombreux irréguliers les rejoignent pour y être en sécurité
    et mener leur combat contre la domination étrangère.
    Elle naît en 1806 en tant qu'organisation politique, rassemblant de grands noms, comme Giuseppe Garibaldi
    le père de la nation italienne. De rituel similaire, elle n'est pas un essaimage
    de la Franc-Maçonnerie.
    Au Royaume de Naples, vers 1810, des officiers français de l'armée de Murat se détachent de “la Massoneria” pour créer
    une autre association secrète, “la Carboneria”. Se répandant très rapidement dans le reste de l'Italie, en France et  Espagne,
    elle est la principale cause d'inquiétude des gouvernements jusqu'en 1830. Ces membres, officiers, aristocrates, intellectuels, bourgeoisie libérale, devant respecter la plus haute discrétion, utilisent les noms et expressions typiques des travailleurs
    des mines de charbon, d'où le nom de “charbonnerie”.

    Cette société, à la structure fortement hiérarchisée et cloisonnée par son caractère clandestin, aux buts éminemment démocratiques, qui ne sépare pas l'égalité des fortunes de la liberté politique, comporte 9 grades sous la direction d'un petit nombre d'initiés
    prenant soin, pour raisons de sécurité, de demeurer inconnus, d'où l'usage courant de pseudonymes, écriture cryptée,

    messages et plans confiés à des émissaires. Entre eux, les carbonari s'appelaient “Bons Cousins” ou “Bons Amis”.
    Elle se développe principalement dans le Mezzogiorno, où elle est la première tentative d'organisation politique rassemblant intellectuels, étudiants, bourgeoisie du commerce, professions libérales, militaires dont le but est l'unification et l'indépendance
    de la Nation italienne.

    La population de Montelupone, près d'Ancona (Marche), participe aux conspirations de l’après Congrès de Vienne et en constitue
    l'un des premiers foyers ; au palais Emiliani, des citoyens
    provenant de la région et de la Romagne préparent avec enthousiasme
    les premières émeutes révolutionnaires de l'Italie du Risorgimento (1816-1817).

    Les carbonari sont libéraux modérés, constitutionnalistes et légalistes. Mais les militaires exercent très rapidement une influence dominante, et la transforment : pour eux, le recours à la violence, aux armes, aux coups de force est une voie naturelle d'action.
    Durant l'été 1820, à Naples, encouragés par la révolution en Espagne, les carbonari se soulèvent pour réclamer une constitution.
    Bien que cette première révolte se solde par un échec,
    c'est à partir de cette date que la Carboneria s'étend à toute l'Italie.
    Mais elle disparaît après les répressions féroces des milieux libéraux, carbonari et fédérés de Lombardie-Vénétie d’octobre 1820,
    contre la rébellion de la garnison militaire d'Alessandria au Piémont de mars 21, et l'insurrection de Bologne de 31.

    IL RISORGIMENTO
    Le terme risorgimento, résurrection, né d’un mouvement spirituel et idéologique du XVIIIe siècle aux idéaux de dignité et de liberté, désigne le demi-siècle de luttes qui permirent aux Italiens de s’affranchir des tutelles étrangères et d’accomplir l’unification du pays. Commencée en 1821 sous l’impulsion de l’homme d’action Giuseppe Garibaldi, et du théoricien de la révolution Giuseppe Mazzini,
    elle s’achève en 1870.

    En voici les grandes dates :
    1820    révoltes napolitaines et de la “carboneria”, société secrète issue de la Franc-Maçonnerie, qui s’organise
                 dans les États Pontificaux

    1831    Giuseppe Mazzini fonde l’association “Giovane Italia”
    1831-43    unification du gouvernement des provinces unies, début des insurrections contre le pape en Romagne et dans les Marches
    1848    première guerre d’indépendance, un échec
    1849    Vittorio Emanuele II monte sur le trône du Piémont, des troupes françaises écrasent la République de Rome
    1859    deuxième guerre d’indépendance (batailles de Magenta et Solferino) et véritable succès. Union du Piémont
                 avec la Lombardie, annexion de l’Italie du Sud, des duchés de Parme,
    Modène et Toscane, de la ville de Bologne,
                 des régions de la Romagne et des Marches

    1860    Garibaldi et les Mille (volontaires embarqués à Quarto près de Gênes) s’emparent du royaume des Deux-Siciles,
                 marchent sur Naples, conquérant pour Vittorio Emanuele
    la moitié de son royaume
    17 mars 1861    proclamation du royaume d’Italie. Turin en devient la capitale.
    1866    troisième guerre d’indépendance. Annexion de la Vénétie au détriment des Autrichiens
    XX settembre 1870     conquête de Rome par les Royalistes. Elle devient capitale du jeune état d’Italie. Pie IX, prisonnier du Vatican,
                                            proclame l’infaillibilité papale.

                                            Ainsi naît le principe de "nationalité" qui, pour les libéraux, signifie liberté et souveraineté populaire,
                                            pour les conservateurs, fidélité à la tradition et à l'ordre social, pour d'autres,
    communauté de langue,
                                            culture, sang et patrie.

    Camillo Benso Comte di Cavour (1810-1861), inventeur du terme Risorgimento, fin diplomate et premier ministre
    du Piémont-Sardaigne, assura la couronne d’Italie à la famille de Savoie.

    GIOVINE ITALIA
    Né à Gênes, d'une famille de patriotes francophiles, Giuseppe Mazzini (1805-1872), patriote et révolutionnaire italien,
    étudie la philosophie et le droit, obtient sa licence en 1827 et entre au barreau. Dès cette époque, il affirme que “la patrie d’un Italien n’est ni Rome, ni Florence ou Milan, mais l’Italie tout entière”, et pour faire triompher ses idées unitaires, il adhère à la Carboneria,

    se fait ardent propagandiste des idées révolutionnaires et démocratiques et crée de nouvelles loges, comme à Livourne en 1830.
    Poursuivi pour son activité de carbonaro, arrêté et emprisonné, libéré en février 31, il s’exile en Suisse, puis en France à Marseille,
    où il écrit une lettre publiée par de nombreux journaux,
    adressée au roi Charles-Albert de Piémont-Sardaigne, l’enjoignant
    à prendre la tête du mouvement national italien. Sa demande n’aboutissant pas, il fonde en juillet le journal
    et le mouvement Giovine Italia, qui compte bientôt des sections dans de nombreuses villes italiennes. Déterminé à chasser les Autrichiens d’Italie, pour réaliser l’unité politique de la péninsule et installer la République, il se fait le promoteur de l’action révolutionnaire,
    estimant que l’Italie peut s’unifier seule, sans aide étrangère, à condition que l’inertie de la population soit vaincue.

    Il rédige de nombreux ouvrages politiques, fait du couple “pensée et action” son slogan, réfléchit au concept de l’État, communauté morale qui doit guider les actes pour améliorer l’humanité, l’amener sur la voie du progrès et du bonheur, unie par des droits
    et devoirs communs. C’est la mission de la “Troisième Rome” qui doit succéder à la Rome Impériale et à la Rome Pontificale.

    1837, il s’exile à Londres, et demande au pape Pie IX de prendre la tête d’un mouvement émancipateur (8 septembre 1847).
    Nouvel exil londonien. Revenu en Italie en 1859, il tente encore de s’opposer à la proclamation du Royaume d’Italie en 61,
    au profit de Victor-Emmanuel II, revendiquant toujours la République.

    Il vit alors dans la clandestinité, sous un faux nom, est impliqué dans des soulèvements, emprisonné.
    À sa libération, il s’installe à Pise où il meurt.

    Sa vie durant, Giuseppe Mazzini a contribué à former des révolutionnaires, des patriotes qui ont lutté pour l’unité du Pays.
    Il a laissé le souvenir d’un homme intègre, ascétique, dévoué corps et âme à la réalisation de son projet unitaire et républicain.

    Son héritier, le Parti Républicain Italien, ne triomphe qu’en 1946, et édifie à Rome, face au Palatin, un monument national
    à la gloire de ce héros dont les valeurs et la droiture morale
    ont influencé en profondeur une partie de la classe politique italienne.

    9 fév 1849    Élu Secrétaire de l'Assemblée Constituée de la République Romaine et délégué à l'Éducation Nationale,
                           il participe à la rédaction de la Constitution, mais peu aux débats de l'Assemblée, à cause de sa voix faible et sa timidité
                           à parler en public.
                           Avec la restauration du Gouvernement Pontifical, il est forcé à l'exil à Florence...
                           où il publie “Cronache e storie inedite della città di Perugia dal MCL al MDLXIII”, puis en...
    1850              à Turin, dans la précarité d'irrégulières leçons privées, étudiant, entre mille difficultés, l’archéologie
                           et les langues italiennes antiques.

    L'histoire de Torino commence au IIIe siècle av. J-C le long du Pô avec les premières tribus “taurines”, descendant de la fusion
    des celtoligures et des populations gauloises à la recherche
    de plaines cultivables. Pendant l'expansion romaine, l'endroit
    est le théâtre de guerres, réconciliations et alliances avec Rome, jusqu'à la fondation par Jules César d'un véritable centre militaire

    au plan carré entouré de remparts, le “castrum”. Garnison pour surveiller la frontière nord sous Auguste, la ville prend le nom d'Augusta Taurinorum en 29-28 av. J-C.
    Porte principale des Alpes occidentales, à la chute de l'Empire, Turin est assujetti aux Goths, Lombards et Francs qui établissent
    un comté au VIIe siècle. Une longue période suit
    où la Savoie s'insère dans un complexe jeu de forces de batailles et d'alliances
    entre Empire, évêques, feudataires jusqu'à ce que Turin soit concédée à la Savoie de l'Empereur Frédéric II.

    En 1404, fondation de l'Université. Avec l'unification administrative et politique de toutes les provinces début XVe siècle
    le Duc de Savoie fait de Turin la capitale qui, en 1536 passe
    sous domination française. La ville compte à la fin du siècle
    10 000 habitants. Puis le Duc Emanuele Filiberto transfère la capitale de son règne à Chambéry.

    En 1620, son successeur Carlo Emanuele I confie à l'architecte Carlo Castellamonte la réalisation du premier agrandissement
    au sud :
    Dans la partie la plus ancienne, comme la Piazza Castello, les édifices prennent leur aspect actuel : le Palais Royal
    bâti sur les ruines de l'ancien Palais Épiscopal, le Palazzo Madama construit
    où s'élevait l'ancienne porte Praetoria romaine,
    le château de la famille d'Acaja, l'église de San Lorenzo et la Cappella della SS. Sindone (chapelle du Saint-Suaire),
    de Guarino Guarini,
    dont les coupoles animent et allègent l'élégance un peu sévère de la place dessinée par Vittozzi.
    Mais cet essor est brusquement stoppé en 1630 par une terrible épidémie de peste.
    Entre les XVIIe et XVIIIe siècles la ville présente la physionomie d'une capitale rigoureuse et austère réservant luxe et faste
    pour l'intérieur des édifices du gouvernement et de la noblesse.

    La Piazza San Carlo, cœur de la ville, en est un des plus élégants exemples.
    Puis la ville affronte une longue période de guerre, aboutissant en 1706 au siège des Français, rompu par l'arrivée
    des troupes alliées autrichiennes et le sacrifice héroïque de Pietro Micca
    dans les galeries souterraines de la Citadelle.
    La Basilique de Superga, projet confié à Filippo Juvarra, est érigée entre 1714 et 1717 en signe de gratitude.

    1856    Conseiller de la Société de l'Émigration Italienne et Président en 1858
    1858    Assistant du Museo di Antichità
                 Se sentant "très inutile comme cents autres", il s’oriente vers le social, organise une mutuelle pour l'assistance
                 des exilés nécessiteux (subventions, centre de réunion et d'échanges culturels, cantine, bibliothèque, service médical)
    20 juin 1859    Il assiste, impuissant, aux dramatiques et brutaux événements de Perugia où sont ses famille et amis
                               Professeur d'histoire littéraire prés de  l'université de Modène, et sous-bibliothécaire
    1860    Professeur d'archéologie à l'Université de Turin, l'Académie des Sciences l'accueille.

    Entre le VIIIe et le IIIe siècle av. J-C, la civilisation étrusque, une des plus importantes pré-romaines, peuple de navigateurs
    et d'artisans, occupait une vaste partie de la péninsule italienne, l’Étrurie, plaine du Pô, Toscane, nord du Latium,
    une partie de l'Ombrie et jusqu'en Campanie. Puis côtes ibériques, Corse et centres côtiers de Gaule méridionale.
    Principales cités entre Florence et Rome.
    Éducatrice de Rome l’héritière, elle serait originaire d’Anatolie, d’après Hérodote, ou autochtone selon Denys d'Halicarnasse
    et les archéologues italiens qui ont remarqué qu'en leur foyer, la Toscane, les Étrusques se rattachent sans hiatus à leurs prédécesseurs.
    Civilisation ouverte profitant de sa place stratégique pour des échanges commerciaux et culturels, du IX au VIIIe s av. J.-C,
    avec les Grecs et Phéniciens.
    Céréales, viticulture, élevage, artisanat raffiné -orfèvrerie : bijoux en or, argent, ivoire, émail, filigrane et granulation, bronzes, peintures, musique, spectacle, danse, sculpture, vases, statuettes, miroirs-  mines de plomb argentifère et d'étain, de cuivre et fer, commerce actif du bronze et de la céramique dans le monde méditerranéen.
    La langue n’est pas indo-européenne, parlée seulement en Italie du nord et mer Égée. Éteinte autour du IIe s av. J.-C,
    elle reste très mystérieuse par manque de traces écrites.
    L'écriture, tracée de droite à gauche, se compose de 26 signes.
    Organisée en villages sans distinction sociale, elle se structure en cités-états indépendantes alliées sur les plans religieux
    et économique. Aucune unité politique. Du régime monarchique reposant sur le Roi, le pouvoir, au Ve s av. J.-C,
    passe à une aristocratique urbaine, classe de seigneurs dont les femmes participaient aux banquets et vie publique, émancipation
    sans égale dans le monde antique, jouissaient du droit à la propriété, l'instruction, et les mères transmettaient leur nom aux enfants
    au même titre que les pères.
    Considérée comme le peuple le plus religieux de l'époque, cette civilisation croyait le monde géré par les divinités
    et toutes les manifestations signe divin. Observation de la foudre, vol des oiseaux, entrailles d'animaux étaient décryptés
    par les haruspices, chefs de grandes familles, comme le foie de Plaisance, reproduction d'un foie ovin divisée en seize sections,
    chacune associée à une divinité du Panthéon étrusque, inspiré du grec : Tinia, roi des dieux, correspond à Zeus, Uni, sa sœur-femme
    à Héra. Les divinités étaient célébrées dans des temples, espaces de prière et lieux de rencontre.
    Paganisme et pratiques funéraires aristocratiques : cadavres ensevelis avec sacrifices et jeux religieux, tombes, véritables maisons avec mobilier et peintures magnifiques, taillées dans le tuf, tumulus en pierre dénotant une connaissance exacte de la coupole et voûte qu’ils ont été les premiers à pratiquer entre les VIe et Ve siècles, 40 à 50 m de diamètre, 40 m de haut.
    Les fresques, aux teintes végétales (blanc, noir, rouge et jaune) puis minérales (bleu, vert, rose, brun et violet) représentent
    des scènes de la vie (banquets, danses, jeux) puis la mythologie.
    Calendrier lunaire.
    La période de splendeur de ce peuple qui impressionna ses contemporains (VIIIe-Ve s), fut marquée par la création de villes
    au plan en damier “à la grecque”.
    -600, fondation d’une confédération de 12 villes.
    Les Étrusques s’installent à Rome, fondent Capoue, contrôlent Bologne, la rive adriatique, les cols alpins, prennent pied en Corse,
    mais la victoire de la flotte grecque en -474, puis l’invasion celte de -396, stoppent leur expansion.
    La société décline à cause de l'expansion romaine provoquant une romanisation lente et progressive à partir du IVe s av J.-C.
    Les cités, ne formant pas d'entité unique et soudée, incapables de faire face à l'unité de Rome, tombent une à une, d'où assimilation sociale politique et territoriale, abandon et disparition de la langue au profit du latin.
    Les Étrusques ont laissé en héritage à Rome la plupart des coutumes et symboles, les divinités du Panthéon : Tinia et Uni devenant Jupiter et Junon.
    Une seule ville a pu être étudiée, Marzabotto, à 24 km au sud de Bologne, fondée au VIe s av. J-C, quand ils avaient avec les Grecs
    des intérêts politiques et économiques dans la vallée du Pô.
    Quatre grandes avenues divisant le secteur en huit régions et une rue plus étroite forment une grille de blocs rectangulaires
    de 7 8 maisons de plain-pied avec des salles ouvertes sur une cour centrale avec un puits. Seules les fondations en pierres du fleuve
    ont été préservées. Les murs, probablement de briques séchées au soleil, servaient d’appuis aux éléments de bois du toit recouvert
    de tuiles. Les maisons, résidences et commerces semblent avoir été construits ensemble. Deux cimetières s'étendent au nord et à l'est, avec sarcophages et tombeaux, une acropole plus bas au nord-ouest, avec quatre structures religieuses. Subsistent encore des traces d’une production de bronze et de fer destinée en partie à l'exportation, d’un four à céramique, de fabrication de briques et tuiles
    pour les besoins locaux.  Comme Bologne, avec l'invasion celte au milieu du IVe s av. J-C, Marzabotto est devenu un village délabré
    qui a rapidement disparu.

    1858-1867-1880    “Corpus inscriptionum italicarum antiquioris aevi ordine geographico digestum, et glossarium italicum in quo
                                       omnia vocabula continentur ex umbricis, sabinis, oscis, volscis, etruscis aliisque monumentis quae supersunt
                                       collecta et cum interpretationibus variorum explicantur, cura et studio”, premier Corpus Inscriptionarum
                                       des langues d'Italie, colossal travail de compilation et recherches.

    Consultation et téléchargement du Corpus...
    http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=Fabretti%2C+Ariodante

    1863     Affiliation à la Loge Maçonnique “Dante Alighieri” dont il devient Vénérable Maître
                  Il œuvre à la constitution d'une Grande Loge d'Ombrie qui rejoindra le Grand Orient d'Italie.

    D'origine obscure, la franc-maçonnerie est l’héritière directe des confréries de bâtisseurs et tailleurs de pierre, formées autour
    des grands chantiers de cathédrales à partir du Xe siècle en Europe. Puis préoccupations ésotériques, notions d'humanisme,
    tolérance et philanthropie se firent jour.

    La franc-maçonnerie française compte trois obédiences principales : le Grand Orient de France (1773), de tradition progressiste,
    qui a influencé la vie politique, la Grande Loge de France (1894), plus spiritualiste, et la Grande Loge Nationale Française (1913).

    L’idéal de cette organisation philanthropique universelle, est l'amélioration matérielle, morale, intellectuelle et sociale
    de l'humanité, la lumière et la sagesse, la droiture et la bienfaisance.

    Depuis l’origine du Grand Orient d’Italie, la loge “Dante Alighieri” est la plus importante de la Maçonnerie italienne.
    Quelques membres :
    De Crouy Chanel, héritier d’une vieille dynastie hongroise - György Klapka, héros de la révolution de 1849 pour avoir défendu
    la forteresse de Komaron, ultime rempart de la résistance hongroise après la chute de Világos - Pulsky, Directeur
    du Musée National de Budapest et Grand Maître du Grand Orient de Hongrie - Csácky, du Conseil Suprême du Rite Écossais -
    Di Agostino De Pretis, futur Président du Conseil - le Député Francesco De Luca - Antonio Mordini, Ministre dei Lavori Pubblici - Saliceti, Armellini, Aurelio Saffi triumvirat de la République Romaine - Francesco Crispi
    et Giuseppe Garibaldi.

    Francesco CRISPI (1818-1901), homme politique italien qui participa à l’expédition des Mille avec Garibaldi, chef
    de la gauche italienne, Ministre de l’Intérieur (1877), Président du Conseil
    et Ministre des Affaires étrangères (1877- 1891).

    Giuseppe GARIBALDI (1807-1882) patriote italien. Ses opinions l’obligent à s’expatrier en 1834 en Amérique latine où il participe
    à la lutte du Brésil contre le Rio Grande et à la guerre entre l’Uruguay et l’Argentine. En 1848, il rentre en Italie et forme à Milan
    un corps de volontaires pour participer au soulèvement contre la domination autrichienne. Il part pour les États-Unis en 1849,

    rentre en 1854 et harcèle les troupes autrichiennes.
    Après de brillantes victoires sur les troupes du Roi de Naples, pour Victor-Emmanuel, jugeant le gouvernement trop modéré,
    il monte deux expéditions (1862-1867) pour rétablir Rome
    comme capitale mais échoue.
    Lors de la guerre de 1870, il apporte son concours aux républicains français à la tête des “Chemises rouges”.
    Il est élu Député de Rome en 1875.

    1865 et 1874    Porté candidat de Gauche aux élections de Perugia, il échoue de peu par négligence
    1866        “Analogia delle antiche lingue italiche con la greca, la latina e coi dialetti viventi”
    1867-1872       “Primo - Terzo supplemento alla raccolta delle antichissime inscrizioni italiche, con l'aggiunta di alcune osservazioni
                              paleografiche e grammaticali - Appendice al Corpus inscriptionum”
                              “Il Museo di antichità della R. Università di Torino”
    21 juin 1867    Garibaldi est acclamé Grand Professeur Honoraire "ad vitam" des écoles à la Constituante Maçonnique de Florence
                              Ariodante fait partie de la Commission Exécutive
    1872        Directeur du Museo di Antichità
    1874        Fondateur et Président de la première Société pour la Crémation italienne (voir 1883)
    1875         Membre du Conseil Suprême du 33e degré du Rite Cossais, il représente le lien entre la première génération maçonnique
                     et la nouvelle,         participant à la réforme de la Franc-Maçonnerie de l’Ombrie
    1876        Membre de l'Accademia dei Lincei.

    ACCADEMIA DEI LINCEI
    Fondée à Rome en 1603 pour l'étude des sciences naturelles, mathématiques et philosophie, elle disparaît à la mort de son fondateur
    en 1630 puis se reforme à Rimini en 1745,
    avant d'être réintronisée à Rome sous le nom de “Nuovi Lincei”. Elle prend le nom d'Académie Pontificale en 1847, se scinde en 70 en Académies Pontificale et Royale, se fond, sous Mussolini, dans l'Académie d'Italie,
    et redevient autonome en 1944.

                      “Raccolta numismatica del R. Museo di antichità di Torino”
                      “Maggiora-Vergano. Coppa di vetro di Refrancore”

    1876-1880    Grâce à l'intervention personnelle de Crispi, il est élu député
    1877               puis membre de l'Accademia della Crusca.

    ACCADEMIA DELLA CRUSCA
    Fondée en 1582, à Florence, par cinq membres de l'Académie Florentine, elle se donne pour objectif la purification du toscan
    “en séparant la farine du son” (crusca), qui s'impose comme modèle
    et devient la langue littéraire de la Renaissance italienne

    1878        “Mosaico di Acqui”
                     “Elogio funebre del conte Giancarlo Conestabile”
                     “Corpus inscriptionum italicarum antiquioris aevi... eTerzo supplemento all raccolta delle antichissime iscrizioni italichee”
    1878-1894     Directeur du Museo Egizio de Turin, il consacre de considérables ressources à l'achèvement des collections numismatiques grecques, consulaires et impériales, et aux creusements archéologiques en Piémont et Ligurie.

    Turin s'enorgueillit du premier grand musée égyptien le plus important au monde après celui du Caire.

    Fondé en 1824 par Carlo Felice de Savoie, roi de Sardaigne, qui avait acquis la collection de 6 000 pièces du piémontais
    Bernardino Drovetti, officiel de l'armée napoléonienne
    et Consul Général de France dans la Campagne d’Égypte (1795-1799),
    le musée Egizio est riche aujourd'hui de 30 000 objets et documents sur l'histoire et la civilisation égyptiennes,

    l'art et la vie quotidienne aux temps des Pharaons, de la période prédynastique qui précède l'écriture (IV millénaire av. J-C),
    à l'Empire romain (31 av. J-C) :

    - Statues de Ramsès II (2.24m), Thoutmosis III, Amenhotep II, Prince Redi sculptée dans la diorite (IIIe dynastie 2 800 av. J-C),
    Sethi II, Toutankhamon et le dieu Amon, Horemheb
    et la reine Mutnegemet, Ramses II et le dieu Amon, Mout et Ramses II
    assis sur son trône

    - Stèles
    - Vases canopes pour la conservation des viscères, amulettes pour la protection des momies, petites statues funéraires ou oushabti (chouabtis), sarcophages, seize momies d'animaux sacrés :
    ibis et babouins du dieu Thot, crocodiles du dieu Sobek, faucons du dieu Horus, taureaux du dieu Hapi, poissons de la déesse Neith, chatte de la déesse Bastet
    - Marteaux, pioches, outils de scribes et dessinateurs
    - Perruques, miroirs et peignes, vases pour pommades et onguents
    - Paniers et coffres pour habillement, tabourets, lits et appuis-tête, draps, sandales, étoffes précieuses
    - Papyrus : “Papyrus Royal”, énumération des pharaons jusqu'à la XVIIe dynastie,  “Papyrus Judiciaire”, où nous trouvons
    les actes du procès à charge des proches de Ramsès II, coupables
    de l'avoir assassiné,  “Papyrus des Mines” avec l'identification
    des mines d'or de l'Uadi Hammamat, “Papyrus de la Tombe de Ramsès IV”, en représentant la planimétrie, “Papyrus Satirico”,

    images satiriques d'animaux imitant les attitudes humaines et scènes érotiques, “Papyrus des morts” rituel funéraire guidant
    le défunt dans le règne des morts, et procédure de momification.

    Jean-François Champollion, qui séjourna à Turin pour étudier cette collection en rédigea le premier catalogue.

    Le Saint Suaire :
    Ce linceul de lin de 4.36 m par 1.10 m, portant les empreintes frontale et dorsale d'un homme mort crucifié comme Jésus
    -détails des tortures, traces des clous, couronne d'épines, flagellation, blessure au côté, absence de fractures aux jambes
    - est présent mi XIVe siècle à Lirey en France. Il aurait été vu précédemment en Orient à Edessa et Constantinople,
    et transporté en Europe
    pendant les Croisades. En 1453 il est cédé aux Ducs de Savoie et suit la famille régnante
    lors du transfert de la capitale de Chambéry à Turin en 1578. Depuis 1694 il est conservé
    dans la splendide Cappella della Sacra Sindone que Guarino Guarini construisit entre la Chiesa di San Lorenzo et le Palazzo Reale ("Sindone" en grec signifie pièce de toile
    pouvant servir de linceul). Depuis 1983 le Saint Suaire, légué par Umberto II de Savoie au Pape, appartient au Saint Siège.

    Photographié pour la première fois en 1898 par Secondo Pia, le négatif du linceul montre tous les "signes".
    Mais comment l'image s'est-elle formée ?  Voici les résultats des recherches effectuées ce siècle :
    - L'image n'est pas une peinture, elle a été imprimée par le cadavre d'un homme flagellé et crucifié
    - La reconstitution informatique montre des caractéristiques tridimensionnelles n'appartenant ni aux peintures
    ni aux photographies normales

    - Des pollens de fleurs attestent la présence du Saint Suaire non seulement en Europe mais aussi au Proche-Orient
    - Des analyses indiquent la présence de sang humain du groupe AB
    - Pas de traces de pigments colorants.

    1879        “Gli scavi di Caru”
    1880-1883     Directeur de l’école Supérieure  de la Faculté de Lettres et Philosophie de l’Université de Turin ,
                             Directeur du Musée d'Antiquité
    1882        “Regio museo di Torino, ordinato e descritto”
                     “Commemorazione di Giuseppe Garibaldi fatta nella Regia Università di Torino, il 14 giugno 1882”
    1882-1888    Fondateur et Président de la Société d’Archéologie de Turin
    1883-1886     Président de l'Académie des Sciences de Turin (6 mars 1883) puis Vice-Président jusqu'en 1891
    1883-1894     Fondateur (6 avril 1883) et Président de la Société pour la Crémation de Turin

    Fondation Ariodante Fabretti     Via E. De Sonnaz 13 - 10121 Torino  Tél. : 011-547005  Fax : 011-547019  E-mail : fabretti@arpnet.it
    Le centre d’études Ariodante Fabretti, à travers ses recherches et ses consultants scientifiques, vise à devenir un point de référence
    pour tous ceux qui se consacrent aux sujets relatifs à la mort,
    et à l’histoire de la crémation dans le Monde.

    L’ incinération est légalisée en 1963 par le Pape Jean XXIII, Franc-Maçon, initié en Turquie en 1935 : Société du Temple - Illuminati Rose-Croix, et en France par Vincent Auriol. 33e degré
    Avant de devenir Jean XXIII, il a appartenu à 4 des 36 superloges : 11 Ecclesia ; 16 Ghedullah (avec Golda Meir et Yitzhak Rabin) ; 20 Ioannes ; 27 Montesquieu

    « à Paris, le profane Angelo Roncalli (Jean XXIII) et le profane Giovanni Montini (Paul VI) ont été initiés le même jour, aux augustes mystères de la Fraternité. »

    1884        “Rivista storica italiana de Costanzo Rinaudo”
    1885        “Necropoli della Cascinetta”
                      Le décès de Filoma et quelques infirmités l'éloignent encore plus de l'enseignement, qu'il abandonne.
                      Il installe dans sa chambre au Musée une petite typographie artisanale, qui lui permet d'imprimer ses dernières œuvres.
    1886         Président du Congrès International des Américanistes qui, article 1, “a pour objet de contribuer au progrès des études
                      ethnographiques linguistiques et historiques relatives aux deux Amériques, spécialement pour les temps antérieurs
                      à Christophe Colomb, et de mettre en rapport les personnes qui s'intéressent à ces études”
    1887         Conseiller de la Municipalité de Turin
    1887-1894    “Documenti di storia perugina” et “Cronache della città di Perugia”
    1888        “Documenti per servire alla storia del Museo di Antichià di Torino”
    26  jan 1889    Senatore del Regno
    1891        “Sulla condizione degli Ebrei in Perugia, dal XIII al XVII secolo”
                     "Il processo del diavolo a Issime nella valle di Gressoney"
    1891-1894    Président de la Société d’Archéologie de Turin
                           Membre, associé, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de France
    de 1892 à sa mort    Directeur de la classe des Sciences Morales de l'Académie des Sciences
    15 sep 1894    Veuf depuis neuf ans, il tombe gravement malade l'hiver et meurt subitement dans sa villa de Monteu da Po
                             ancien bourg romain, à l'est de Turin où il est incinéré.
    Le cercueil est placé dans une chapelle improvisée à l'intérieur du palais de l'Académie des Sciences, "au milieu d'un lit de fleurs .
    Les Mairies de Turin et Perugia, la Société pour la Crémation de Turin, la Franc-Maçonnerie, l'Institut des Filles des Militaires,
    l'Oeuvre de bienfaisance de San Paolo et le Musée d'Antiquité sont représentés. Le cortège funèbre part de la place Carignano
    pleine de monde et accompagne lentement le corps au Temple Crématorium, précédé du 71e régiment d'infanterie,
    de la Mairie de Turin, des gardes municipaux et de l'étendard de la Société pour la Crémation. Sont présents aux cordons du chariot :
    A. Graf, recteur de l'Université Turinoise et représentant du Ministère de l'Éducation Nationale ; le professeur G. Carle de l'Académie
    des Sciences et des Lincei ; l'ingénieur S. Casana, de la Chambre des Députés ; G.B. Bottero, directeur de la "Gazette de Popolo" ;
    M. Vols,  maire de Turin,  ; F. Muller, du Grand Orient ; C. Goldman, de la Société pour la Crémation de Turin, représentant
    celle de Milan et la Ligue Italienne des Sociétés de Crémation. Au Temple Crématorium se déroule une cérémonie laïque
    dans laquelle ses nombreux amis lui prodiguent des mots affectueux. Le corps est incinéré le 19 septembre et les cendres dispersées
    à Perugia, sa ville natale à laquelle il lègue une bibliothèque d'environ 4.500 volumes, ses archives avec toute sa correspondance
    politique et culturelle, publications, livres et documents d'un considérable intérêt scientifique et historique.

    La Société pour la Crémation de Turin a créé une Fondation, qui depuis 1999 œuvre à Turin et est actuellement une référence,
    aux  niveaux italien et européen, pour la thématique tanatologique.

    Une rue porte son nom, comme à Monteu da Po, Rieti et Roma, ainsi que le Tempio Crématorium du cimetière.

    Nombreuses reconnaissances à l'étranger
    Associé correspondant de l'Institut de France, de l'Académie d’Histoire de Madrid et de l'Institut Archéologique Germanique

    Décorations :
    1860    Cavaliere Mauriziano
    1868    Ordine Civile di Savoia
    1869    Legion d'Onore
    1873    Imperiale della Rosa del Brasile (il fut ami et correspondant du cultivé Empereur Pedro II)
    1878    Commendatore della Corona d'Italia e membro del Consiglio Superiore della Pubblica Istruzione.

    Ariodante fut bien un acteur primordial de son temps, un "fondamental" comme l'on dit aujourd'hui.



    FABRETTI Giuseppe naît dans une famille pauvre de Casalina, Deruta (Perugia), le 11 Mars 1787, fils d'Angelo Fabretti
    et de Scolastica Campi.
    Orphelin de ses parents très jeune, il est élevé à l'orphelinat de Perugia où il apprend le métier de couturier.
    L'histoire locale le passionne.
    A treize ans il recueille et transcrit les mémoires de Deruta, Magione et Perugia. Équilibre, bon sens populaire et acuité de jugement
    lui donnent une vision critique du monde politique qui l'entoure.
    Nommé, après la Restauration, huissier judiciaire prés de la Chancellerie du Tribunal, il est transféré en 1818 à Passignano
    et en 1820 à Magione.
    Il épouse Assunta de Baldassarre Corsi qui lui donne de nombreux fils, dont Ariodante (1816) qui deviendra l'illustre archéologue sénateur.
    Il fixe définitivement sa famille à Perugia en 1830.
    En 1816 il risque de perdre sa place à cause de ses sentiments libéraux, "accusé de Franc-Maçonnerie".
    Trop franc dans les conversations, il attire l'attention de la police. Perquisition, arrestation. Il réussit en 1854 à récupérer
    ses Journaux, mutilés par la police pontificale, source unique des événements de la ville.
    Grâce à son jugement équilibré, ses réflexions et considérations aiguës ou naïves, vives et amusantes, émaillent ce témoignage
    "de l'intérieur" de la corruption judiciaire.
    Pendant le Risorgimento il est fort préoccupé pour le sort de ces fils : Ariodante, député, exilé en 1849 ; Rinaldo, impliqué
    dans une sanglante bagarre entre soldats suisses et populaires, réfugié en Toscane, condamné pour homicide (il finira
    employé à la Bibliothèque Riccardiana de Florence) ; Valfrino cru mort le 20 juin 1859 dans la sanglante journée de Perugia.
    Toute sa vie il compile mémoires et documents de Perugia et de l'Ombrie, nouvelles historiques de Magione, Corciano,
    Bettona et autres localités, constitue une petite collection de céramiques de Deruta et d'antiquités diverses, toutes vendues
    pour aider les fils exilés, publie "Signes historiques des faïences de Deruta".
    Après 1860 il s'occupe des événements politiques, toujours critique, et les journaux reflètent ses opinions parfois originales
    sur la question romaine, et son sarcasme indigné sur les arrivistes politiques à l'abordage de charges et compensations.
    Le 8 juin 1866 il perd sa femme, et ne s'en remet pas ; il continue ses notes jusqu'en 1868, et meurt à Perugia le 13 juin 1869.


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